Andy Warhol avait annoncé que désormais chacun pourrait avoir son quart d’heure de célébrité. Au moment où ces lignes sont écrites, c’est le cas d’un certain Alexandre Benalla, adjoint au chef de cabinet du président Macron, brusquement sorti de l’ombre pour avoir frappé une fois de trop.
Dans les années soixante-dix, certains policiers un peu trop portés sur la castagne aimaient à tabasser un manifestant, ou mieux encore, un jeune homme supposé l’être, surtout s’il s’agissait d’un « Arabe » (c'est-à-dire un immigré maghrébin).
Les choses ont bien changé depuis, pour le meilleur ou pour le pire, et nous avons ici, en quelque sorte, le schéma inverse : un employé du gouvernement, mais un faux policier, d’origine maghrébine, qui « se fait » un vrai manifestant, mais en choisissant de préférence un individu de type européen, bien « blanc ».
Sur Facebook, un individu proche de l’extrême droite ayant souligné qu’on avait affaire une fois de plus à un « Abdoul » (sic), un autre objecta qu’avec comme prénom Alexandre, ce devait être plus probablement un membre de la LDJ (il faisait référence à la Ligue de défense juive). Un autre enchérit en désignant Benalla comme « un rabbi Jacob » (sic).
Or, nombreux sont les enfants d’immigrés maghrébins qui portent un prénom du calendrier chrétien. Ce peut être parce qu’ils sont issus d’une famille kabyle chrétienne. Ce peut être aussi parce que leurs parents, bien qu’issus de famille musulmane, n’étaient pas très croyants ou pas très pratiquants, voire athées ou agnostiques, et ont misé sur l’intégration. Ou encore, il peut s’agir de la forme usuelle occidentalisée d’un prénom musulman, par exemple Alexandre pour Ali, de la même manière qu’un Serguei d’origine russe se fera couramment appeler Serge ou qu’un Mojżesz venu de Pologne se fera couramment appeler Maurice.
Physiquement, Alexandre Benalla a un type nord-africain, pas un type juif. Sa coiffure et sa façon de porter la barbe ne suggèrent pas non plus qu’il serait juif. Son parcours non plus, et son sweat à capuche, pas davantage. En outre, on sait qu’il est originaire du quartier de La Madeleine à Évreux, une de ces zones urbaines dites « sensibles » où la violence est endémique.
De plus, il n’est né aucun Benalla en France avant la fin des années soixante, mais il en est né 44 entre 1966 et 1990 (filae.com), et le premier d’entre eux y est vraisemblablement né non pas en 1966, borne inférieure de la période retenue par les statisticiens, mais plutôt dans les années soixante-dix ou quatre-vingt. Cela indique que le nom Benalla n’est pas porté par des Juifs, et même sans disposer de renseignements plus complets sur l’intéressé, il est évident qu’il est issu de l’immigration maghrébine massive qui peuple les quartiers « difficiles ».
Il convient de remarquer également que ceux qui voient en Benalla un Juif sont les mêmes qui approuvaient la condamnation à mort de Serge Atlaoui en lui prêtant, de la même manière, une identité juive, sous prétexte qu’il se prénommait Serge et non Mohammed.
Dans les années soixante-dix, certains policiers un peu trop portés sur la castagne aimaient à tabasser un manifestant, ou mieux encore, un jeune homme supposé l’être, surtout s’il s’agissait d’un « Arabe » (c'est-à-dire un immigré maghrébin).
Les choses ont bien changé depuis, pour le meilleur ou pour le pire, et nous avons ici, en quelque sorte, le schéma inverse : un employé du gouvernement, mais un faux policier, d’origine maghrébine, qui « se fait » un vrai manifestant, mais en choisissant de préférence un individu de type européen, bien « blanc ».
Sur Facebook, un individu proche de l’extrême droite ayant souligné qu’on avait affaire une fois de plus à un « Abdoul » (sic), un autre objecta qu’avec comme prénom Alexandre, ce devait être plus probablement un membre de la LDJ (il faisait référence à la Ligue de défense juive). Un autre enchérit en désignant Benalla comme « un rabbi Jacob » (sic).
Or, nombreux sont les enfants d’immigrés maghrébins qui portent un prénom du calendrier chrétien. Ce peut être parce qu’ils sont issus d’une famille kabyle chrétienne. Ce peut être aussi parce que leurs parents, bien qu’issus de famille musulmane, n’étaient pas très croyants ou pas très pratiquants, voire athées ou agnostiques, et ont misé sur l’intégration. Ou encore, il peut s’agir de la forme usuelle occidentalisée d’un prénom musulman, par exemple Alexandre pour Ali, de la même manière qu’un Serguei d’origine russe se fera couramment appeler Serge ou qu’un Mojżesz venu de Pologne se fera couramment appeler Maurice.
Physiquement, Alexandre Benalla a un type nord-africain, pas un type juif. Sa coiffure et sa façon de porter la barbe ne suggèrent pas non plus qu’il serait juif. Son parcours non plus, et son sweat à capuche, pas davantage. En outre, on sait qu’il est originaire du quartier de La Madeleine à Évreux, une de ces zones urbaines dites « sensibles » où la violence est endémique.
De plus, il n’est né aucun Benalla en France avant la fin des années soixante, mais il en est né 44 entre 1966 et 1990 (filae.com), et le premier d’entre eux y est vraisemblablement né non pas en 1966, borne inférieure de la période retenue par les statisticiens, mais plutôt dans les années soixante-dix ou quatre-vingt. Cela indique que le nom Benalla n’est pas porté par des Juifs, et même sans disposer de renseignements plus complets sur l’intéressé, il est évident qu’il est issu de l’immigration maghrébine massive qui peuple les quartiers « difficiles ».
Il convient de remarquer également que ceux qui voient en Benalla un Juif sont les mêmes qui approuvaient la condamnation à mort de Serge Atlaoui en lui prêtant, de la même manière, une identité juive, sous prétexte qu’il se prénommait Serge et non Mohammed.