Le 8 juin 2020, un curieux personnage écrivait ceci sur Facebook :
[…] La France ne s’était pas encore remise de l’affaire Dreyfus, même si la liquidation du Président Félix Faure par Mag Steinhell [sic]« la putain de la maffia juive » avait détendu l’atmosphère […]
Des antidreyfusards avaient accusé Marguerite (Meg) Steinheil d’avoir empoisonné le président Félix Faure pour le compte du « syndicat juif ». De là à avancer que celle que l’on surnommera un jour « la Sarah Bernhardt du prétoire » et qui deviendra ensuite « Lady Abinger » était juive elle-même, on se doute que certains auront vite franchi le pas : d’autant qu’on n’était plus à une ou deux absurdités près.
La présence du vocable « stein » dans « Steinheil » y serait peut-être pour quelque chose. À ce propos, voir, par exemple, mon article sur Henry Steinway.
Meg Steinheil, née Marguerite Jeanne Japy, était la fille d’Édouard Japy, dont les parents s’appelaient tous les deux Japy, et d’Émilie Japy, née Rau, fille d’aubergiste.
Les Japy étaient des protestants. Ils étaient liés à d’autres familles de protestants alsaciens, en particulier les Scheurer (entre autres, le sénateur Auguste Scheurer-Kestner), les Peugeot, les Cuvier et les Koechlin.
Le cousinage de Marguerite Japy, qui avait épousée le peintre Adolphe Steinheil dans un temple protestant, comporte les noms suivants : Beley, Chacun, Chanis, Conter, Dhaussy, Genesy, Massey, Vanney.
Aucun de ces patronymes ne suggère une ascendance juive, pas plus que Japy ou Rau. Par ailleurs, une cousine germaine de « Meg » avait épousé Robert Peugeot.
Meg Steinheil était donc issue d’une famille de protestants d’origine alsacienne et jusqu’à plus ample informé, on ne lui connaît pas d’ascendance juive.
Sources : Sylvie Lausberg, Madame S (Slatkine et Cie, 2019) ; Geneanet ; Geneastar ; Wikipedia.
[…] La France ne s’était pas encore remise de l’affaire Dreyfus, même si la liquidation du Président Félix Faure par Mag Steinhell [sic]« la putain de la maffia juive » avait détendu l’atmosphère […]
Des antidreyfusards avaient accusé Marguerite (Meg) Steinheil d’avoir empoisonné le président Félix Faure pour le compte du « syndicat juif ». De là à avancer que celle que l’on surnommera un jour « la Sarah Bernhardt du prétoire » et qui deviendra ensuite « Lady Abinger » était juive elle-même, on se doute que certains auront vite franchi le pas : d’autant qu’on n’était plus à une ou deux absurdités près.
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Japy pas ly croère ! |
Meg Steinheil, née Marguerite Jeanne Japy, était la fille d’Édouard Japy, dont les parents s’appelaient tous les deux Japy, et d’Émilie Japy, née Rau, fille d’aubergiste.
Les Japy étaient des protestants. Ils étaient liés à d’autres familles de protestants alsaciens, en particulier les Scheurer (entre autres, le sénateur Auguste Scheurer-Kestner), les Peugeot, les Cuvier et les Koechlin.
Le cousinage de Marguerite Japy, qui avait épousée le peintre Adolphe Steinheil dans un temple protestant, comporte les noms suivants : Beley, Chacun, Chanis, Conter, Dhaussy, Genesy, Massey, Vanney.
Aucun de ces patronymes ne suggère une ascendance juive, pas plus que Japy ou Rau. Par ailleurs, une cousine germaine de « Meg » avait épousé Robert Peugeot.
Meg Steinheil était donc issue d’une famille de protestants d’origine alsacienne et jusqu’à plus ample informé, on ne lui connaît pas d’ascendance juive.
Sources : Sylvie Lausberg, Madame S (Slatkine et Cie, 2019) ; Geneanet ; Geneastar ; Wikipedia.