Dans le quotidien turc gouvernemental Vahdet, le journaliste Seyfi Sahin explique que la théorie de l’évolution a été proposée par « un Juif appelé Darwin » qui observait les règles du judaïsme, si bien que les musulmans étaient ses principales cibles. Il émet ensuite l’hypothèse que les grands singes seraient des Juifs maudits par Allah (memri.fr).
Mais le judaïsme aussi est créationniste, ce journaliste crétin et fanatique l’ignore-t-il vraiment ou fait-il semblant ? Allez savoir. À ce degré de bêtise et de mauvaise foi, je ne sais pas si cette question a encore un sens.
Charles Robert Darwin, né à Shrewsbury, était le fils de Robert Darwin et de Susannah Wegdwood. Son père était issu d’une famille chrétienne unitarienne, et sa mère également. Cependant, les Wegdwood étaient devenus anglicans, si bien que Charles Darwin avait été baptisé selon le rite de l’église anglicane (Wikipedia).
Le frère de sa mère, Josiah Wegdwood II, portait le même prénom que son père, preuve supplémentaire que les Wegdwood n’étaient pas juifs.
En 1818, à 9 ans, le jeune Charles était entré au pensionnat de l’école anglicane voisine, à Shrewsbury.
Le créationnisme avait déjà été remis en question avant lui, notamment par son grand-père Erasmus Darwin. Outre que celui-ci n’était évidemment pas juif du tout, on imagine mal des Juifs donner à leur enfant, en guise de prénom, le nom d’un penseur chrétien anti-juif.
En 1827, Robert Darwin orientait son fils vers un cursus de théologie dans l’espoir de faire de lui un pasteur anglican.
Plus tard, Charles Darwin allait épouser sa cousine Emma Wegdwood, anglicane pieuse.
Enfin, le célèbre naturaliste, bien qu’il ait exprimé le désir d’être inhumé dans le cimetière St Mary de Downe, a été enterré dans l’abbaye de Westminster... comme Isaac Newton.