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Channel: Les Juifs qui ne le sont pas
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François Rebsamen, juif selon des sources louches

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Le journaliste Jacques Benillouche affirmait sur son blog (Temps contre temps), en mai 2012, que le Dijonnais François Rebsamen était juif (rapport à son nom, je suppose) et franc-maçon.

Que Rebsamen soit franc-maçon, c’est très vraisemblable. On croit savoir qu’il est membre du Grand-Orient de France. En revanche, qu’il soit juif, ce n’est qu’une invention de plus.

Le père de François Rebsamen...
Le père de François Rebsamen était Erich Gottfried Rebsamen, né à Stuttgart, dontLibération précisait le 15 mai 2003 qu’il était alsacien, protestant et fonctionnaire, alors que Wikipedia en fait un garagiste suisse de confession catholique.

Erich Gottfried Rebsamen était lui-même le fils d’Ernst Rebsamen, suisse et protestant, et cuisinier au restaurant Lugano à Mulhouse. 

François Rebsamen a nié que son père ait été collaborateur pendant la Seconde guerre mondiale (cf. M.A. Labet de Bornay) et a précisé que celui-ci, pour ne pas être enrôlé dans l’armée allemande, avait alors choisi de prendre la nationalité suisse.

La mère de François Rebsamen, Denise Agron, catholique selon des précisions données par Libération, était la fille du professeur Édouard Agron, chirurgien et homme politique originaire de Briennon. En 1940, celui-ci avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Agron serait un patronyme méridional, malgré une prédominance dans la Seine-et-Marne, désignant le héron (voir par exemple geneabook.org). Pas plus que Rebsamen, ce n’est un nom porté par des Juifs.

Elvis Presley, juif par son arrière-arrière-grand-mère ?

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Je lis avec intérêt ce qu’écrit Guy Millière et je le tiens en haute estime, mais je ne suis pas obligé de le croire quand il affirme, par exemple, qu’Elvis Presley était juif (dreuz.info), pas plus que je ne suis obligé de suivre un Simon Wiesenthal écrivant que Christophe Colombétait juif.

Les doutes de certains lecteurs ont amené Guy Millière à préciser quelles étaient ses références, à savoir un article de Jeff Swope dans The Jewish Weekly (2010), un article du magazine juif américain tabletmag.comet l’ouvrage d’Elaine Dundy Elvis and Gladys.

L’article de Jeff Swope est inaccessible, la seconde référence suggère seulement que l’arrière-arrière-grand-mère maternelle d’Elvis aurait été juive, tandis que d’après la troisième, son arrière-grand-mère l’aurait elle-même été. Dans cette hypothèse, il faudrait considérer que le « King » était au moins aussi juif que Kadhafi. 

Selon Wikipedia (en anglais), rien n’indique qu’Elvis Presley ou sa mère auraient jamais fait cas d’une ascendance juive. Pour le chroniqueur américain Nate Bloom, tout comme pour les administrateurs du site Jew or Not Jew, cette histoire dune lointaine ascendante juive du chanteur ne serait que pure invention. Sorry, Guy...

Né à Tupelo, dans le Mississippi, Elvis Aaron Presley était le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Il avait des ancêtres écossais, irlandais et français (normands), et une des arrière-grand-mères de sa mère était Cherokee.

Comme on peut le lire sur un forum en ligne, Elvis Presley s’intéressait à toutes les religions et prisait les symboles juifs aussi bien que les symboles chrétiens, mais c’était sans doute parce que, selon ses propres dires, il ne voulait pas rater le paradis à cause dun détail. En réalité, il était bel et bien chrétien, et pas juif.

En effet, il avait grandi au sein d’une famille chrétienne très religieuse qui fréquentait régulièrement l’église de la Pentecostal First Assembly of God, dans laquelle les fidèles chantaient du gospel.

On peut arborer un symbole juif même sans être juif. J'ai connu au moins trois personnes non juives qui, à linstar de Doc Gynéco, paraissaient en public avec une étoile de David en pendentif. 

Smith et Presley ne sont pas, en principe, des patronymes portés par des Juifs. Elvis Presley avait reçu comme second prénom Aaron, mais les prénoms bibliques sont courants chez les protestants américains. Il convient de noter, surtout, qu’il avait reçu comme premier prénom le nom intermédiaire – en l’occurrence, le second prénom – de son père : preuve supplémentaire qu’il n’était pas juif.

Enfin, un coup d’œil à la tombe de sa mère permet d’en avoir le cœur net (photo ci-dessus).

Juive, Michèle Alliot-Marie ? Alliot, nan mais Alliot, quoi !

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Michèle Yvette Marie-Thérèse Marie, divorcée de Michel Alliot, est la fille de Bernard Marie et de Renée Leyko. Le nom polonais de sa mère est une raison possible de la rumeur absurde selon laquelle, aux dires de quelques désaxés, elle serait « sioniste » ou même « juive » : comme s’il n’y avait jamais eu une immigration polonaise en France, abstraction faite des Juifs !
 
On notera aussi qu’à l’instar de Nicolas Sarkozy, cette ministre était trop « philosémite » et pro-israélienne aux yeux des ennemis d’Israël, tout en étant trop pro-arabe et anti-israélienne aux yeux des défenseurs d’Israël. Les positions d’une personnalité dans ce domaine ne sont certes pas un critère probant pour dire si elle est juive ou non. On sait qu’il existe, malheureusement, des Juifs qui condamnent publiquement le judaïsme ou l’État d’Israël tout en se revendiquant juifs. Il existe aussi des non-juifs qui aiment le peuple juif et qui sont pro-israéliens. 

Cependant, même avec toutes les réserves que suppose l’interprétation d’un discours prononcé par un dirigeant politique, il me semble que jamais une personnalité juive n’aurait pu tenir des propos comme « je mesure le rôle des Juifs d’Europe dans la cohésion de nos sociétés » et « je connais leur attachement aux valeurs humanistes » (discours devant le Congrès juif européen en 2010). En effet, c’est là, très clairement, l’expression d’un point de vue extérieur.


Surtout, outre que Michèle Alliot-Marie n’a vraiment pas le type, il est très difficile d’imaginer des Juifs ayant pour patronyme Marie et donnant à leur fille un prénom comme Marie-Thérèse.

Dans une interview accordée en janvier 2008 à La Croix, « M.A.M. » précisait : « Dans ma sphère privée, je suis catholique, pratiquante. […] Je pratique sans ostentation. Je vais à la messe, tout le monde le sait. »

George Frêche, catholique et pas juif

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Georges Frêche, député et maire de Montpellier, était un grand ami des Juifs et d’Israël. Le comble est qu’il ait été accusé d’antisémitisme à la fin de sa vie, pour avoir déclaré que Laurent Fabius avait « une tronche pas catholique ». Il était pourtant connu pour ses provocations.
 
Si certains ont cru pouvoir affirmer qu’il était juif, était-ce simplement en raison de sa sensibilité pro-israélienne ? Ou bien, était-ce parce qu’il existe effectivement des Juifs qui s’appellent Frèche (plutôt avec l’accent grave) ? Ce patronyme, dans certains cas, est une variante de Fredj, un nom d’Afrique du Nord à consonance arabe.

Cependant, le nom Frèche, également sous la forme Frêche, est surtout porté dans le Sud-ouest de la France. Il s’agit d’un toponyme fréquent qui désigne le frêne.

Là est l’origine du nom de famille de Georges Frêche. En effet, l’homme fort de Montpellier n’était pas juif et n’avait pas d’origines juives connues, comme le montrent les résultats de l’étude que le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot a consacrée à sa généalogie (rfgenealogie.com).

Son père, Joseph Frêche, fils de paysans, était né en 1916 dans un village de l’Ariège, où sa famille était connue depuis le règne de Louis XIV. Du côté de sa mère, Marie-Jeanne Commenges (ibid.), Georges Frêche avait de très anciennes racines dans l’ancien comté de Comminges.

Par ailleurs, les obsèques de Georges Frêche, le 27 octobre 2010, se sont déroulées à la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier (Wikipedia).

Bram Stoker, pas plus juif qu'Abraham Lincoln

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C’est dans un périodique juif, le mensuel L’Archeil me semble, que j’avais lu un jour cette fable, sous la plume de quelque gratte-papier à qui il n’avait pas échappé que Bram était le diminutif d’Abraham. Apparemment, il ne lui en avait pas fallu davantage pour croire opportun d’expliquer aux lecteurs que l’auteur de Draculaétait juif. Sans doute cette personne avait-elle fantasmé aussi sur son nom, et peut-être également sur quelque interprétation douteuse de certains aspects de son célèbre roman gothique, à supposer qu’elle l’ait lu.

Bram Stoker
Pourtant, comment pourrait-on imaginer un auteur juif écrivant une histoire dans laquelle l’hostie et le crucifix seraient les armes de choix pour triompher d’êtres diaboliques ou pour leur échapper ?

Toujours est-il qu’on n’avait pas poussé bien loin les recherches.

Stoker n’est pas un nom porté par des Juifs. C’est un nom britannique qui dérive de l’anglais primitif stocc signifiant « souche » ou « tronc d’arbre ». Cette précision nous est donnée par un site irlandais sur les noms de famille, qui nous apprend aussi qu’au XIVe siècle, en Angleterre, le nom Stoker se retrouvait surtout dans les comtés du Sussex, du Kent, du Surrey et de l’Hampshire, que divers lieux y sont appelés Stoke, et que le nom Stoker pourrait aussi désigner celui qui abat les arbres.

L’écrivain irlandais, à l’origine, se prénommait bien Abraham, tout comme le président américain Lincoln et le mathématicien français Moivre. Lesquels n’étaient pas plus juifs l’un que l’autre.

La mère de Bram Stoker s’appelait Charlotte Matilda Thornley. Thornley n’est évidemment pas un nom juif. Mais surtout, comme l’indique Wikipedia, le père d’Abraham Stoker s’appelait également Abraham Stoker. C’est la meilleure preuve qu’il n’était pas juif (à propos des fils qui portent le même prénom que leur père, voir, notamment, mes articles sur les Rockefeller, sur Isaac Newton et sur Gustave Eiffel).

Kad Merad est-il juif ?

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Cette question passionnante est posée sur un de ces nombreux forums électroniques fréquentés par de jeunes désœuvrés (du moins je m’imagine qu’ils sont jeunes), où l’indigence des échanges bat tous les records.

Parmi ces vagabonds du Web, les plus irrécupérables sont sans doute ceux qui supposent que Kad Merad est juif pour la raison que « quatre-vingt-dix pour cent des gens que tu voies à la télé sont des Juifs » (sic).

Cela dit, je ne serais pas étonné de constater que la rumeur stupide de la judéité de l’acteur en question est colportée également en dehors de ces mini communautés de zombies.

On peut remarquer, à ce propos, que le mot « origine » est une des premières propositions de Google associées à la requête « Kad Merad ».

Quoi qu’il en soit, Kad Merad est tout sauf juif. En effet, il est issu d’une famille algérienne et musulmane du côté de son père, Mohamed Merad, et d’une famille berrichonne et chrétienne du côté de sa mère, Jeanine Béguin. Kad est le diminutif de Kaddour, un prénom arabe. Les deux frères de Kad Merad s’appellent Karim et Reda, et sa sœur s’appelle Yasmina. En outre, lui-même a appelé son premier fils Khalil.

Je n’ai rien à ajouter.


Alexandre Del Valle, juif par osmose ?

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Dans l’article consacré à Alexandre Del Valle sur Wikipedia, fatalement tendancieux, il était écrit, à un moment donné, que le géopolitologue se serait « rapproché » de la communauté juive après le 11 septembre 2001. L'intéressé a adressé aux rédacteurs un correctif dans lequel il précise : « Concernant la communauté juive, je ne m'en suis pas « rapproché » après le 11 septembre car j’y ai toujours été intégré pour des raisons à la fois personnelles et familiales. » En réalité, il semble qu’il ait commencé à prendre publiquement la défense des Juifs et d’Israël en 1999 dans Le Figaro. À partir de 2002, il a écrit régulièrement dans Israël Magazine.

Son parcours et ses prises de position, qui ne cadrent pas avec le politiquement correct actuel, le vouent bien évidemment à la plus grande hostilité de la part de tous ceux qui ont l’habitude de coller des étiquettes aux personnes qui ne pensent pas comme eux.

Je devrais peut-être dire : qui pensent mieux qu’eux... voire même : qui pensent. Tout court.

Quand Alexandre Del Valle parle de raisons personnelles et familiales, sans doute fait-il allusion à son mariage, en 2001, avec une Juive impliquée dans la cause d’Israël (cependant, il s’est remarié depuis). Toujours est-il qu’on n’a pas besoin de chercher bien loin la raison pour laquelle il passe pour être juif.

Menacé de mort, sans doute par des apôtres de lamour, de la tolérance et de la paix (et de la liberté d’expression, bien sûr), Alexandre Del Valle a exprimé le désir que son vrai nom ne soit pas mentionné. Pour ma part, je me contenterai donc de préciser que son patronyme véritable, également à consonance latine et méridionale, n’est pas davantage un nom juif que Del Valle. Quant à son vrai prénom, il est porté par des Juifs et par des non-juifs de la même manière qu’Alexandre.

Alexandre Del Valle est né d’un père italien pied-noir né à Tunis et émigré en Algérie et d’une mère espagnole réfugiée à Oran pour fuir le franquisme. Tout indique qu’à l’instar de ses ascendants, il est de confession catholique.

Atatürk, ou Ata... juif ?

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Au XVIIe siècle en Turquie, après que le faux messie Sabbataï Tsevi se fût lâchement converti à l’islam pour avoir la vie sauve, certains de ses fidèles le suivirent. Ils formèrent une sorte de secte, les Dönme(ou Dunmeh).

Deux siècles plus tard, leurs descendants restaient souvent identifiés comme Dönme, ayant plus ou moins conservé certaines coutumes juives tout en étant musulmans, et il semble que certains d’entre eux aient pris part au mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs (Wikipedia).

De là à prétendre que la majorité des Jeunes-Turcs étaient des Dönme, il y a un grand pas que les adeptes de la théorie du complot juif n’hésitent évidemment pas à franchir. Ensuite, il leur suffit d’affirmer que les Dönme, bien que musulmans depuis deux siècles et malgré les mélanges, sont restés des Juifs, et le tour est joué : les Juifs deviennent ainsi les véritables responsables du génocide des Arméniens.

Dès lors, on ne s’étonnera pas que Mustafa Kemal Atatürk aussi soit désigné comme un Dönme par les mêmes répugnants crétins.

La mère de Mustafa Kemal, Zübeyde Hanim, appartenait à une famille appelée Hacisofular, sachant que Haci, apparenté à l’arabe Hadj, désigne les musulmans ayant fait leur pèlerinage à la Mecque, et que Sofular signifie religieux, ou pratiquant. C’était une musulmane très pieuse, et qui tenait à ce que son fils étudie le Coran (Wikipedia).

Quand à son père, Ali Riza Efendi, qui descendait des nomades Kocacık, installés en Macédoine au cours des XIVe et XVe siècles, il provenait lui aussi d’une famille musulmane très attachée à la tradition islamique et à l’étude du Coran (Wikipedia).

Le réformateur de la Turquie s’est donc éloigné de la tradition familiale, au point de la stigmatiser comme une « théologie absurde d’un bédouin immoral » et comme « un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies » (sic).

Il est évident que la rumeur selon laquelle Atatürk aurait eu des origines juives n’a aucun fondement. Quelques Juifs croient bon de la reprendre à leur compte : ils feraient mieux de lancer sur leur moteur de recherche une simple requête qui leur permettrait de cerner rapidement le sinistre profil de ceux qui se plaisent à la colporter.

Il n’est pas juif Julien, c’est Clerc

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Julien Clerc fait partie des stars de la scène et du petit écran, il est brun (maintenant, il est plutôt grisonnant), bouclé, et il a le teint mat : voilà tout ce qu’il faut aux adeptes de la théorie du complot juif et autres mythomanes pour conclure qu’il est juif.

Julien Clerc s’appelle en réalité Paul-Alain Leclerc, et il est baptisé. Sa mère, Evelyne Merlot, était une métisse d’origine guadeloupéenne. Une métisse d’origine guadeloupéenne a peu de chances d’être juive, surtout si elle s’appelle Merlot. Merlot, comme nom de famille, n’est pas plus juif que Cabernet ou Sauvignon.

Leclerc n’est évidemment pas davantage un nom porté par des Juifs. En outre, si le prénom original du chanteur est Paul-Alain, c’est parce que sa mère tenait autant à l’appeler Alain que son père tenait à lui donner son propre prénom, Paul.

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire maintes fois : même des Juifs extrêmement éloignés de la tradition juive n’appelleront jamais un enfant comme son père. Que Paul Leclerc ait décidé de donner à son fils son propre prénom, c’est une preuve supplémentaire, et non des moindres, qu’il s’agit d’une famille dans laquelle ni le père, ni la mère, ni leur progéniture ne sont juifs. 


Sources : Le Figaro du 25 octobre 2004 et Wikipedia.

Serge Ayoub, juif comme un Libanais

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Selon les administrateurs de certains sites d’extrême gauche, Serge Ayoub serait un « Juif libanais sioniste » et un agent des services secrets israéliens.

Il est vrai que le deuxième prénom de Serge Ayoub est Élie. Cependant, Élie était aussi le prénom d’Hobeika, le véritable responsable des tueries de « Chabra et Satila » comme disait un jour Daniel Bilalian, emporté par sa jubilation.

Avec un peu d’imagination, on peut aussi trouver que le surnom de guerre de Serge Ayoub, « Batskin », ressemble à certains patronymes portés par des Juifs.

Skinhead dès 14 ans, puis militant d’extrême droite néo-nazi, Serge Ayoub a fondé les Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Proche du GUD et du Front National Jeunesse, leader du mouvement « Troisième voie » dont le nom est un slogan fasciste, il a été un temps associé à Jean-Gilles Malliarakis, lequel déclarait un jour sur Radio Courtoisie que seules les religions chrétiennes sont respectables. Ayoub a notamment pris part au dernier défilé du Front National.

Sans aucun doute, c’est là le parcours typique d’un Juif. En écrivant ces lignes, je me suis même demandé un instant si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait. J’avais l’impression, tout à coup, de rédiger ma propre biographie.

Norman Jewison, not a Jew’s son, really ?

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Quand vous apprenez que le réalisateur du film Un violon sur le toit, adaptation hollywoodienne de la comédie musicale tirée de l’œuvre de Sholem Aleichem, s’appelle Norman Jewison, vous ne doutez pas un instant qu’il soit juif. Comment pourrait-il en être autrement ? À plus forte raison, si le nom de l’intéressé commence par « Jew » et se termine comme Levison, Levinson ou Mendelson !

Le jour où Arthur Krim, alors président de la maison de production United Artists, l’avait contacté pour lui proposer ce sujet de film, Jewison, après un moment de perplexité, lui avait fait cette réponse : « Et si je vous disais que je suis goy ? »

Le producteur hollywoodien n’était pas le premier à se méprendre : déjà, à l’école, le jeune Norman avait eu maille à partir avec certains de ses camarades en raison de son nom de famille.

Norman Frederick Jewison, qui n’est pas américain mais canadien, est né de deux parents protestants. Son père, Percy Joseph Jewison, d’origine anglaise et irlandaise, était méthodiste, et sa mère, Dorothy Irene Weaver, immigrée d’Angleterre, était anglicane.

Selon certains généalogistes, Jewison serait un nom d’origine normande, dérivé de Jowett, nom de baptême assimilé à Julien. Selon d’autres, la racine serait Jull (dérivé de Julien). Selon d’autres encore, Jewison serait une déformation de Jewelson, un nom du Yorkshire, Jewell étant à rapprocher de Joël. Jewison n’est donc pas plus juif, comme patronyme, que Dickinson, Edison ou Ferguson.

Cela dit, je vous l’accorde, on peut trouver à Norman Jewison une certaine ressemblance physique avec Steven Spielberg, du moins quand il porte ses lunettes et quand il est coiffé d’une casquette.


Élisabeth Guigou, juive ? Dans vos rêves !

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Le fait qu’elle ait été invitée avec son époux, ainsi que Manuel Valls et Anne Gravoin, à une soirée du nouvel an juif chez Marek Halter, en septembre 2014, aura peut-être contribué à amplifier cette rumeur ridicule lancée sur Internet par un de ces déments qui voient des Juifs partout.
 
Élisabeth Guigou, née Élisabeth Vallier, est l’épouse de Jean-Louis Guigou, lequel est issu d’une famille provençale originaire d’Apt (Vaucluse).

Le père dÉlisabeth Guigou, Georges Vallier, né à Beaucaire (Gard) en 1920, horticulteur et propriétaire au Maroc d’une usine agroalimentaire, et sa mère, Jeannine Flecchia, d’origine italienne, s’étaient mariés à Marrakech en 1943.

Ni Guigou, ni Vallier, ni Flecchia ne sont des patronymes portés par des Juifs.

Élisabeth Guigou est issue de la promotion ENA « Simone Weil » (sur son propre site internet, l’énarque et ancienne ministre a écrit « Veil », ce qui montre qu’elle ne connaît pas le nom de sa propre promotion et qu’elle confond allègrement une contemporaine, juriste et ancienne collègue, avec une philosophe décédée il y a plus de 70 ans). Elle est amie de longue date avec Hubert Védrine, et entretient des liens particuliers avec les pays arabes, en particulier le Maroc (où elle est née) et l’Égypte.

En outre, Élisabeth et Jean-Louis Guigou exercent tous deux d’importantes responsabilités au sein de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), un organisme qui se consacre « à la coopération euro-méditerranéenne », autrement dit, à la réalisation du projet EURABIA. Sur le site internet de l’IPEMED, la requête « Israël » est infructueuse tandis que la requête « Palestine » fait apparaître trois pages de résultats.

Maurice Ravel, ses origines, ses mélodies hébraïques et son soutien au sionisme : thèse, antithèse, synthèse

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(…) il y a en lui un mélange de catholique du Moyen-âge et d’impie satanique (…) - Ricardo Viñes, journal intime, 1896

C’est par la bouche d’un camarade d’études que m’était parvenu pour la première fois le bobard faisant de Ravel un Juif. Plusieurs mauvaises raisons peuvent avoir servi d’appui à cette thèse :

Ravel se termine comme Daniel, Ezéchiel, Raphaël, Saltiel et autres noms hébraïques dans lesquels « el » signifie « Dieu », et comme les patronymes « juifs » Abergel, Bechtel, Encel, Gargamel, Gurfinkiel (cherchez l’intrus). Maurice est généralement le prénom usuel des Juifs français dont le nom hébraïque est Moshé (c'est-à-dire Moïse). Maurice Ravel est né à Ciboure, au pays basque, où un certain  nombre de marranes et de Juifs auraient trouvé refuge (au passage, le chocolat a été introduit en France par des Juifs à Bayonne). De surcroît, Maurice Ravel a composé des « Mélodies hébraïques » et un « Kaddish ». Enfin, fervent supporter du sionisme, il a été membre fondateur, en 1926, du bureau de l’Association France-Palestine (rebaptisée Association France-Israël en 1948 avant de fusionner avec l’Alliance Général-Kœnig).

Mon antithèse ne m’aura pas demandé de trop gros efforts de recherche, ni de réflexion :

Aussel, Boudarel, Carel, Duhamel et bien d’autres noms en « el » ne sont pas des noms juifs et n’ont rien à voir avec l’hébreu. Ravel est un toponyme fréquent surtout du côté de la Loire et de la Haute-Loire (voir geneanet.orget genealogie.com). Les sceptiques pourront effectuer un sondage auprès des Ravel de l’annuaire téléphonique et passer en revue les noms des 24 membres du bureau initial de France-Palestine (parmi lesquels Joseph Paul-Boncour, Aristide Briand, Jules Cambon, Justin Godart, Édouard Herriot, Paul Langevin, Paul Painlevé et Raymond Poincaré), ils verront s’ils rencontrent beaucoup de Juifs. Maurice était aussi le prénom du négationniste Bardèche, de l’antisémite Barrès et du collabo Papon. Il n’existe aucun lieu en France dont les natifs seraient généralement juifs, et enfin, des musiciens non juifs ont composé de la musique « juive » (lire mes futurs articles sur Bruch et Chostakovitch).

En guise de synthèse, je préciserai que Maurice Ravel avait été baptisé sous le nom de Joseph Maurice Ravel, et que son père, Pierre Joseph Ravel, d’ascendance suisse et savoyarde, avait rencontré sa mère Maria Deluarte (devenue Marie Delouart), une Basque issue d’une famille espagnole, à Aranjuez (Wikipedia). On notera que le premier prénom (non usuel) du compositeur, Joseph, était le second prénom (usuel) de son père : ce qui serait impensable chez des Juifs.

Eugène Ysaÿe, plus près de Jésus que d’Isaïe

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La méprise est bien évidemment liée à son patronyme, qui évoque le prophète juif Isaïe (cf. le Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles de Jean Germain (Racine Lannoo, 2007), mais aussi à la fameuse tendance des grands violonistes à être juifs.

Or, cette tendance ne s’observe qu’à partir du XXe siècle. Jasha Heifetz est né en 1901, Nathan Milstein en 1903, Henryk Szeryng en 1918, Isaac Stern en 1920. Au XIXe siècle, il y a eu Ferdinand David, Nicolo Paganini, Rodolphe Kreutzer, Henri Vieuxtemps… et Eugène Ysaÿe (né en 1858). Ni Paganini, ni Kreutzer, ni Vieuxtemps n’étaient juifs... et Ysaÿe, pas davantage.

Si Ysaÿe avait été juif, il serait, à coup sûr, mentionné quelque part dans les 761 pages de l’ouvrage de Frans C. Lemaire Le Destin juif et la musique - Trois mille ans d’histoire(Fayard, 2eédition revue et augmentée, 2001), surtout si l’on sait qu’y sont mentionnés Paganini (p. 504), Kreutzer (p. 194) et Vieuxtemps (p. 508).

(Notons au passage qu’au début de son livre, Frans C. Lemaire, lui-même non juif, croit opportun de dresser une liste de Juifs ayant eu « une influence fondamentale sur les développements de la modernité » et fait l’erreur d’y inclure Charlie Chaplin).

Eugène-Auguste Ysaÿe était issu d’une vieille famille wallonne (Musica et Memoria) et son grand-père paternel, maçon de métier et violoniste le dimanche, jouait à l’église. Sa mère se prénommait Marie-Thérèse. Sa sœur aînée se prénommait Marie, et son frère aîné, Joseph. Un peu plus, et il recevait comme prénom Jésus.

Raynaud juif, pas d'ac...?

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C’est une amie de ma grand-mère que j’avais entendue, pour la première fois, affirmer que Fernand Raynaud était juif. Selon elle, c’était évident d’après ses expressions, ses mimiques et sa façon d’être. Récemment, j’ai pu constater que d’autres aussi avaient cette idée saugrenue.

Certes, les meilleurs comiques sont souvent des Juifs. Par ailleurs, on peut se demander si le fameux sketch du « 22 à Asnières » ne serait pas une référence cachée au nombre de lettres de l’alphabet hébraïque. Était-ce étudié pour ?

Plus sérieusement, il y a des comiques qui sont juifs et des comiques qui ne le sont pas. Raynaud n’est pas un nom juif. Fernand Raynaud est né à Clermont-Ferrand au sein d’une cité ouvrière, il a quitté l’école à 15 ans après avoir obtenu son certificat d’études (Wikipedia), et il a travaillé à la direction régionale du Service national de la statistique à Clermont-Ferrand entre mai 1944 et février 1945. En décembre 1955, il a épousé la chanteuse Renée Caron. Au vu des éléments qui précèdent, la judéité du chansonnier est déjà assez improbable.

Enfin, Fernand Raynaud est inhumé au cimetière de Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, sa sépulture est fleurie, et surtout, on peut remarquer que sa stèle s’orne d’une croix (landrucimetieres.fr). Si vraiment il était juif, il y a comme un défaut.

Max Bruch, pas juif mais protestant... et même, antisémite?

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[...] J’ai découvert le Kol Nidrei et dautres chants à Berlin chez les Lichtenstein, avec qui je me suis lié d’amitié. Bien que je sois protestant, en tant qu’artiste j’ai été très sensible à la beauté incomparable de ces mélodies [...]. – Max Bruch
Salut, les mélomanes ! Je subodore que le présent article sera lu essentiellement par des gens recommandables, plutôt que par les adeptes de la théorie de l'omniprésence juive et autres obsédés qui se plaisent à se conforter dans l’idée que François Hollande ou Nicolas Sarkozy seraient juifs.

Qui n’a pas cru, comme moi pendant longtemps, que Max Bruch, musicien connu surtout pour son concerto pour violon et pour son Kol Nidrei, était juif ?

Pourtant, des musiciens non juifs ont composé de la musique pour la liturgie juive, par exemple Carlo Grossi et Louis Saladin au XVIIe siècle, ou de la musique tirée de la liturgie juive, comme Benedetto Marcello au siècle suivant. On pourrait citer aussi Sergei Prokofiev au XXe siècle, avec son ouverture « sur des thèmes juifs », ou Maurice Ravel, avec ses « Mélodies hébraïques ».

Comme le rappelle Leon Botstein, l’auteur de Porgy and Bess (George Gershwin) n’était pas noir, et supposer qu’il fallait être juif pour composer un « Kol Nidrei » est le signe d’une perception fausse de la situation des Juifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle en Allemagne.

Plus généralement, supposer que l’origine ethnique ou la religion d’une personne serait une condition impérative pour que celle-ci puisse créer telle ou telle œuvre ou réussir dans tel ou tel domaine, est le signe d’un préjugé, pour ne pas dire plus.

Songeons à cette publicité récente pour la Fnac, par voie d’affiche, dans laquelle un Noir fulminait : « Un Blanc m’a conseillé en jazz. Un Blanc ! » Ou encore, dans le même style, cette chanson de Claude Nougaro qui reprend l’air d’un célèbre gospel : « Armstrong, je ne suis pas noir, je suis blanc de peau. Quand on veut chanter l’espoir, quel manque de pot. »

Qui aura remarqué le racisme implicite (anti-blanc ou anti-noir, question de point de vue) contenu dans ces deux exemples emblématiques de certaines dérives actuelles ? Pour mieux le mettre en évidence, imaginons cette variante : « Verdi, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut faire de l’opéra, quel manque de pot. »

Ou bien celle-ci : « Renault, je ne suis pas blanc, je suis noir de peau. Quand on veut créer des voitures, quel manque de pot. » Ou bien encore : « Einstein, je ne suis pas juif, je suis solognot. Quand on veut faire des calculs, quel manque de pot. »

Et que dire d’une affiche publicitaire sur laquelle on verrait un Blanc qui s’exclamerait d’un air quasi outré : « Un Noir m’a conseillé en variété française. Un Noir ! »

Ne manquons pas de remarquer, au passage, que le gospel d’Armstrong avait pour thème la sortie d’Égypte sous la conduite de Moïse. N’en déplaise à Nougaro, être noir et chrétien n’empêche nullement de chanter l’épopée du peuple juif, pour ne pas dire l’acte fondateur du judaïsme.

L’histoire de Moïse est aussi le thème d’un oratorio de Max Bruch, précisément. Ce compositeur allemand, Max Christian Friedrich Bruch, était issu d’une famille de protestants, du côté de son père comme du côté de sa mère. Il était même passablement antisémite, si j'en crois une de mes sources.


Sources : Wikipedia, sur Max Bruch et sur son Kol Nidrei,  Chazzanut onlineJewish Daily Forward.

Alain Besançon n'est pas un Juif de Besançon

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Si Alain Besançon passe pour juif, c’est sans doute pour la même raison que le journaliste Julien Besançon, et ce peut-être par suite d’une confusion entre l’un et l’autre. Julien Besançon, quant à lui, passait pour juif en raison de son patronyme, mais le fait qu’il ait couvert la guerre des Six-jours pour Europe n°1 y était probablement pour quelque chose aussi.

Pourtant, nombreux sont les Français non juifs qui portent le nom d’une ville, par exemple Chaumont, Millau, Pau ou Sablé, ou bien Bourges, comme l’ancien patron de presse antisémite Hervé Bourges, ou encore Laval, comme Pierre Laval qui secondait Pétain dans la mise en œuvre d’une politique antisémite. Il y a aussi Paris, comme le journaliste Gilles Paris, connu pour son parti pris haineux à l’encontre d’Israël. Besançon n’est pas un « nom juif » davantage que les noms qui précèdent.
Synagogue de Besançon

Ce patronyme est fréquent dans le Doubs, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Il désigne celui qui est originaire de Besançon. Il a été également utilisé comme nom de baptême (geopatronyme.com). On note aussi les variantes Bezançon et Bezanson, et les formes diminutives Besancenet, Besanceney, Besancenez et Besancenot(c’est dire).

On notera, enfin, la prédominance de ce nom autour de la ville de Besançon et le nombre d’actes qui lui correspondent au cours des quatre siècles passés.

Le nom de jeune fille de l’épouse d’Alain Besançon, Marie, est Goldstyn. Cependant, avoir épousé une Juive ne fait pas de vous un Juif, cela vaut pour Alain Besançon comme pour Hector Guimard ou pour Manuel Valls, par exemple.

Les parents d’Alain Besançon s’appelaient Justin Besançon et Madeleine Delagrange (Wikipedia). Delagrange n’est certainement pas un « nom juif ».

Ajoutons que l’histoire du christianisme est une des plus grandes passions d’Alain Besançon, que son œuvre est empreinte de tradition théologique chrétienne, et que cet auteur, après avoir été communiste, est « revenu au catholicisme » (ibid.).

Jacques Villeret, juif dans un film

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Voici un dialogue entre Jacques(Jacques Dutronc) et Simon (Jacques Villeret) dans le film Le Bon et les méchants de Claude Lelouch (1976) :

– T’es juif, toi ?
– Un peu, ouais…
– Et comment elle l’a su ?
– Tu veux que je te fasse un dessin ?

Inutile, je suppose, d’aller chercher ailleurs la raison pour laquelle un bruit a couru que le regretté Jacques Villeret était juif. Une fois de plus, les gens auront confondu l’acteur avec son personnage (comme pour Henri Guybet et peut-être aussi pour Vincent Cassel).

Et dès lors, peu importent les rôles qu’il tiendra par la suite, car toute rationalité disparaît dès qu’il est question des Juifs.

Jacques Villeret est né en Touraine sous le nom de Jacky Boufroura, d’un père algérien d’origine kabyle, Ahmed Boufroura, et d’une mère française, Annette Bonin (Wikipedia).

Ses parents se séparent rapidement et il est élevé par le nouveau mari de sa mère, Raymond Villeret. Il découvrira seulement à l’adolescence que celui-ci n’est pas son père biologique. Cependant, il ne s’appellera officiellement Villeret qu’à l’âge de quarante ans (ibid.).

Selon certaines sources, pas nécessairement fiables, Jacky Boufroura aurait d’abord reçu comme prénom Mohammed. Par ailleurs, un certain Ahmin Boufroura, kabyle de confession chrétienne, s’est longtemps fait passer pour son demi-frère.

Toujours est-il que Bonin et Villeret ne sont pas plus juifs que Boufroura (et aucun Juif ne se prénomme Ahmed ni Ahmin).

Mais surtout, les funérailles de Jacques Villeret ont eu lieu dans une église, et sa tombe s’orne d’un crucifix (lanouvellerepublique.fr).

Laurent Voulzy, pas plus juif que Julien Clerc

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Selon toute apparence, quand un chanteur de variété a une bonne bouille bien sympathique et des cheveux bruns frisés, beaucoup de gens ont tendance à supposer qu’il est juif.

Après avoir dit ce qu’il en était de Carlos, de Julien Clerc et dAlain Souchon (pourtant pas si brun), il était temps que je m’intéresse au cas de Laurent Voulzy.

Laurent Voulzy, de son vrai nom Lucien Gerville-Reache, est le fils de Lucien Gerville-Reache et de Marie-Louise Voulzy, tous deux antillais, et le petit-fils de Gaston Gerville-Reache (Geneanet). Chez ses parents, « on parl[ait] et on mange[ait] créole » à la maison (Wikipedia). Il est cousin avec Pascal Légitimus (ibid.).

Accessoirement, il apparaît que ni Gerville, ni Reache, ni Voulzy ne sont des patronymes portés par des Juifs.

En outre, d’après Wikipedia, sa mère l’aurait confié à une nourrice pendant plusieurs années. Une mère juive n’aurait évidemment jamais fait une chose pareille.

Au cours de sa carrière, le chanteur s’est impliqué notamment aux côtés d’ATD Quart Monde, une association caritative catholique, à laquelle il a dédié la chanson Jésus sur l’album Avril, « tenant ainsi une promesse faite à feu le Père Joseph Wresinski, fondateur de l’association » (ibid.).

Enfin, on sait qu’en 2010, il s’est remarié à l’église (ouest-france.fr).

Serge Atlaoui et les Juifs

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Le nom de Serge Atlaoui serait sans doute resté inconnu du grand public si ce Français d’origine algérienne n’avait pas été condamné à mort en Indonésie.

Pour les néonazis et autres antisémites fanatiques, la cause est entendue : non seulement Atlaoui est coupable et mérite la peine de mort, mais ceux qui cherchent à le sauver sont des Juifs qui le défendent par esprit de clan, sachant qu’il est juif lui-même.

Naturellement, ces malades mentaux expliquent la prise de position publique de Laurent Fabius, ministres des Relations extérieures et celle de Manuel Valls, Premier ministre, de façon très simple : l’un est juif, l’autre est enjuivé.

Comment ont-ils pu avoir l’idée que Serge Atlaoui devait être juif ? Sans doute parce qu’il porte un patronyme à consonance arabe et un prénom occidental, à l’instar des Juifs originaires d’Afrique du Nord.

Il est intéressant de remarquer que ces désaxés, bien que chrétiens et ne manquant aucune occasion de se revendiquer comme tels (encore qu’ils soient rejoints dans leur délire par un certain nombre de Franco-algériens musulmans pour qui les Kabyles sont des « Juifs »), conçoivent l’Afrique du Nord comme une région uniquement peuplée de musulmans et de juifs. Ils ignorent sans doute qu’au pays natal de saint Augustin, qui était berbère, leur propre religion a précédé l’islam.

Serge Areski Atlaoui et son frère, André Sliman Atlaoui, sont issus d’une famille de Kabyles de confession chrétienne, comme l’indique le fait qu’ils aient un prénom occidental et un prénom kabyle. En outre, Serge Atlaoui est souvent présenté par les journalistes comme « franco-algérien », un terme qu’on n’aurait pas l’idée d’utiliser à propos d’un Juif originaire d’Algérie (les Juifs d’Algérie ne se considèrent pas et ne sont pas considérés comme des « Franco-algériens »).

Comme le fait remarquer une amie internaute, même devant le sort d’un compatriote qui risque d’être exécuté, un certain nombre de minables ne peuvent pas s’abstenir de cracher leur venin, de façon aussi déplacée qu’indécente.
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