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Channel: Les Juifs qui ne le sont pas
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La religion de Dominique Bromberger

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Le nom de Dominique Bromberger figure sur au moins une de ces listes de « Juifs » publiées sur Internet par des antisémites complotistes. Pour ceux qui ne voientpratiquement que des Juifs à la télévision, un journaliste aux cheveux bruns ondulés et portant un nom de famille à consonance germanique est nécessairement un Juif.

Les noms en « -berger », comme Bromberger, ne sont pas des noms « juifs ». Le nom Berger peut être français ou allemand, et il est rare qu’il soit porté par des Juifs, même si cela peut arriver quelquefois. Le vrai nom du chanteur Michel Berger était Hamburger. Hamburger fait référence à une ville (Hambourg), comme d’autres noms en « -burger » (si j’ose dire), mais ce n’est pas le cas des noms en « -berger ». Les Schlumberger sont protestants, c’est bien connu ; les Schützenberger ont toujours été des Alsaciens chrétiens ; le révérend père Bruckberger était un prêtre dominicain, né d’une mère française et d’un père autrichien.

Bromberger est clairement un nom porté dans lEst, notamment du côté de l’Alsace (geneanet.org).

Un certain Christian Bromberger a dirigé l’Institut français de recherche en Iran entre 2006 et 2008. Un Juif qui serait prénommé Christian et qui aurait serait allé résider à Téhéran, sous le régime actuel, est-ce vraisemblable ?

Quant à Dominique Bromberger, il est né en mars 1944 à Paris et il est permis de douter que beaucoup de Juifs aient pu naître à Paris à cette époque. Faute de disposer de détails sur sa famille, nous avons les récits de l’intéressé sur les visions qu’il a eues quand il était dans le coma, après un grave accident de scooter :

« Je marchais dans un lieu que j’ai entraperçu au cours d’un de mes voyages, Saint Jacques de Compostelle… » Dominique Bromberger se souvient, à ce moment, de l’apparition d’une figure féminine toute en blanc « … qui eût pu être une reine, une sainte, pourquoi pas Marie, mère de Dieu… » (vidéo sur Dailymotion). 

Une autre fois, à propos de cette même vision, Bromberger parle d’une reine d’Espagne, sans doute Isabelle la catholique. Il ajoute cependant : « Peut-être était-ce la Vierge, peut-être ai-je plus la foi que je ne l’imagine ? »

Quelle foi, quelle « confession » peut bien être celle d’un homme qui parle de la Vierge Marie et de la « mère de Dieu » ?

Haussmann, pas juif mais baron

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À en croire un camarade d’études (lui-même juif), le baron Haussmann était juif, ainsi que Georges Bizet, Gustave Eiffel, la chanteuse Lio et je ne sais plus qui encore.

Que l’homme qui a transformé Paris sous le Second Empire soit juif, comment peut-on avoir une telle idée si ce n’est, tout bêtement (c’est le cas de le dire), parce qu’il avait un nom en « -mann »... comme Goetzmann, Griezmann, Hoffmann, Kauffmannou Thalmann ?

À ma connaissance, abstraction faite des Juifs dont le patronyme est Baron, il n’est de barons juifsque les Rothschild (si tant est que les Rothschild d’aujourd’hui soient encore juifs).

Le baron Georges Eugène Haussmann était le fils de Nicolas Valentin Haussmann et d’Ève Marie Henriette Caroline Dentzel. Nicolas Valentin Haussmann était le fils de Nicolas Haussmann, député de l’Assemblée Législative et de la Convention et commissaire aux armées.

Si cela ne suffisait pas, nous avons un Nicolas Valentin, fils de Nicolas : un fils ayant reçu le prénom de son père, ce qui n’existe pas chez les Juifs. On sait aussi que Nicolas Haussmann était d’origine alsacienne et protestant.

Quant à la mère du baron Haussmann, elle était la fille d’un pasteur luthérien (donc protestant) devenu général et député de la Convention puis baron d’Empire, Georges Frédéric Dentzel, lequel était né en Allemagne.

Pour connaître la signification du nom Haussmann, on pourra consulter une page ad hoc de Wikipedia, qui présente une liste de personnalités portant ce nom, avec cette orthographe ou avec une orthographe un peu différente.


Sources : Wikipedia, sur G.E. Haussmann, sur NicolasHaussmann, sur G.F. Dentzel et sur le nom Haussmann.

George Sand, aïeule de Shlomo ?

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Il fallait bien que tôt ou tard, quelqu’un ait l’idée de voir en George Sandune Juive. Pourquoi une telle absurdité ? Tout simplement parce que Sand est aussi le nom d’un idéologue actuel dont la première chose que l’on sait est qu’il est né juif. Ce pseudo historien doit sa renommée dans le monde arabe et chez les antisémites conspirationnistes à une seule chose, le fait qu’il affirme que le peuple juif n’existe pas tout en en faisant lui-même partie.

Un tel rapprochement, à partir d’un nom de quatre lettres, est d’autant plus ridicule que George Sand n’était que le pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant. On admettra qu’il n’y a pas grand chose de juif dans cet état-civil.

C’est un peu comme si l’on disait que Daniel Stern était un Juif, alors que ce nom, donné à une rue de Paris, était le pseudonyme sous lequel écrivait la comtesse Marie d’Agoult.

Le père de George Sand, Maurice Dupin de Francueil, était le fils de Louis Claude Dupin de Francueil et de Marie-Aurore de Saxe, comtesse de Horn, baptisée un mois après sa naissance, laquelle était la fille de Maurice de Saxe et de Marie Rinteau de Verrières. Maurice de Saxe était un enfant naturel que Frédéric-Auguste, électeur de Saxe et roi de Pologne, avait eu avec Aurore de Koenigsmark.

Quant à la mère de George Sand, elle s’appelait Sophie Victoire Delaborde et elle était née en la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois. Elle était la fille de Marie-Anne Cloquard et d’Antoine Claude Delaborde.

Ajoutons que l’antisémitisme et l’antijudaïsme de George Sand sont visibles dans certains de ses écrits : ce qui, pour le coup, lui fait un point commun avec Shlomo Sand.


Sources : Wikipedia sur George Sand et sur Maurice_Dupin ; georgesand.culture.fr ; Cités (2016) n°67 ; généalogie de George Sand

Marie-George Buffet, le PCF et les Juifs

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Rares sont ceux, parmi les nouvelles générations, qui savent que le Parti communiste français a été fondé par un Juif polonais,Marcel Kamin (né Moïse Kaminski). Il lui doit même son nom : en effet, ce n’est quen raison d’une confusion phonétique que le Parti kaministe est devenu le Parti communiste. Les anciens se souviennent de ce drôle d’accent que l’on croyait parfois déceler chez les cadres du PCF, par exemple chez Georges Marchais, né Georges (Gershon) Marczewski : « Nous, les kaministes… »Ils avaient simplement conservé l’habitude d’employer l’appellation d’origine.

Ceux qui colportent l’idée que Marie-George Buffet serait juive pourront reprendre à leur compte ce qui précède, je ne vois pas pourquoi ils trouveraient à y redire.

D’où leur est venue cette idée ? C’est très simple. Le nom de jeune fille de Marie-George Buffet, c’est-à-dire le nom de son père, Kosellek, est  un nom à consonance étrangère : en l’occurrence, un nom slave. Ce sont les mêmes qui envisagent une identité juive chez Michèle Alliot-Marie, uniquement parce que la mère de celle-ci était d’origine polonaise et s’appelait Leyko.

Marie-George Buffet porte le nom de son mari, Jean-Pierre Buffet. Elle est la fille de Paul Kosellek et de Raymonde Rayer (Wikipedia). Paul Kosellek est d’origine polonaise, et Rayer est un patronyme français.

Le nom Kosellek peut faire penser, par exemple, à Kollek, nom d’un ancien maire de Jérusalem, ou bien à Jellinek, nom d’un célèbre rabbin. Cependant, les Kosellek ne sont habituellement pas juifs. Le pays où le nom de Kosellek est le plus répandu est la République Tchèque. On trouve des Koselleck en Allemagne.

Pourquoi les Jellinek et les Kollek sont-ils juifs, mais pas les Kosellek ? Pourquoi Abraham Kosciusko, ancêtre de Nathalie Kosciusko-Morizet, était-il juif, mais pasle père Popielusko ? C’est ainsi : de la ressemblance entre deux noms de famille à consonance slave, déduire que quelqu’un est juif est bien hasardeux, pour ne pas dire inepte.

Oserai-je ajouter – la réponse est oui – que Marie-George Buffet n’a pas « le type » ? 


Photo : © Nico9393, Travail personnel, CC BY-SA 4.0, Wikimedia

Anémone de mère

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Quand une actrice est brune et un tant soit peu « typée » (et parfois même sans cela), il se trouve tôt ou tard quelqu’un dans les parages pour affirmer qu’elle est juive. Cela a été le cas pour Fanny Ardant, pour Marie-José Nat, pour Audrey Tautou... Cela a été le cas aussi pour Anémone.

Anémone ne s’est jamais appelée Anne-Aymone, contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là, sur des sites internet ou des blogs peu fiables. Son pseudonyme date du premier film dans lequel elle a joué le rôle principal : Anémone était le titre du film et le nom du personnage.

Anémone a expliqué qu’elle aurait été plus heureuse sans enfants : « J’ai grandi à une époque où, si on n’avait pas d’enfant, on n’était pas une vraie femme. Donc, on fait des gosses. Et on se rend compte qu'on s’est fait bananer et qu’on aurait été mieux sans. » (purepeople.com) Elle a également déclaré : « ça m’a ruiné la vie ». Et aussi : « ça m’a empêchée de vivre » (gala.fr). Voilà qui ne cadre pas particulièrement avec le profil d’une Juive, pour ne pas parler dune mère juive.

Surtout, Anémone s’appelle en réalité Anne Bourguignon. Elle est la fille du psychiatre André Bourguignon (lui-même fils du neurophysiologiste Georges Bourguignon) et de Claire Justin-Besançon (Who’s Who). Bourguignon et Justin ne sont pas des noms portés par des Juifs, c’est le moins qu’on puisse dire, et concernant le nom Besançon, je renvoie le lecteur à mon article sur Alain Besançon, à qui la mère d’Anémone est apparentée.

Issue de « la grande bourgeoisie parisienne » (Wikipedia), Anémone a passé son enfance dans la propriété familiale en Gironde. Élève du lycée privé Notre-Dame-des-Invalides, elle y interpréta la Vierge Marie dans le cadre d’un spectacle de fin d’année (allocine.fr). Pour faire bonne mesure, ajoutons que son cursus scolaire et universitaire inclut deux autres institutions catholiques et que dans une interview télévisée, Anémone a précisé qu’elle aurait voulu se marier à l’église « sans passer par la mairie » (vidéo sur le site internet de l’INA).

Isabelle Huppert, nominée juive ?

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Je remercie un de mes estimés lecteurs de m’avoir signalé cette bourde, lue dans l’édition du 13 décembre 2016 du journal en ligne The Times of Israelqui nous présente « les nominés juifs aux Golden Globes » et parmi eux, l’actrice française Isabelle Huppert.

Ce n’est certes pas la première fois que ce journal nous montre qu’il n’est pas fiable. Qu’en est-il d’Actualité juive, dont la version électronique nous précise que le père d’Isabelle Huppert aurait « des racines juives » ? Et selon cette même source et une ou deux autres, le mari d’Isabelle Huppert, Ronald Chammah, un Français d’origine libanaise, serait juif, lui aussi. Je suis prêt à parier que c’est faux.

Photo : Ayelet Dekel
Toujours est-il qu’à moins de s’être convertie au judaïsme, ce que rien n’indique, et pour cause, Isabelle Huppert n’est pas juive.

Isabelle Huppert est la fille de Raymond Huppert et d’Annick Beau. Les parents d’Annick Beau s’appelaient Jean-Marcel Beau et Marie-Clémence Bertrand. Les parents de Raymond Huppert s’appelaient Louis Charles Huppert et Jeanne Lehmann.

Beau et Bertrand ne sont évidemment pas des noms portés par des Juifs. Le nom Lehmann peut être porté par des Juifs, mais également par des Allemands ou des Alsaciens non juifs.

À propos d’Isabelle Huppert, Jean-Louis Beaucarnot évoque « des racines dispersées : Paris et la Bretagne, mais aussi, très vite l’Alsace et l’étranger ». « L’Alsace, par la grand-mère Huppert, née Lehmann, dont les parents étaient de Colmar et de Schaffhouse, dans le Bas-Rhin », nous dit le généalogiste, qui précise aussi que Louis Charles Huppert était né à Eperjes, dans l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui Presov, en Slovaquie) et que les recherches s’arrêtent « au couple Samuel Huppert – Cécile Wald, marié avant 1875, avec sans doute des origines allemandes ».

Enfin, toujours selon Jean-Louis Beaucarnot, le nom Huppert est porté « par quelque 120 foyers français, majoritairement mosellans », et est « surtout fréquent dans la Sarre allemande, avec tout simplement à l’origine une variante graphique du classique prénom Hubert. » 


Sources : Geneinfos, geneanet.org sur le nom Huppert,sur Annick Beau, sur Marie-Clémence Bertrand

Bedos, Israël et les Juifs

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Une rumeur tenace prête à Guy Bedos des origines juives, et le bruit court, également, que sa mère aurait été juive.Certes, l’intéressééprouve régulièrement le besoin de parler des Juifs sur la place publique avec une familiarité quelque peu ambiguë, et il croit devoir tout aussi souvent dénigrer l’État d’Israël, sa population juive et ses dirigeants. Visiblement, quelque chose le démange de ce côté là.

Le pied-noir d’Algérie qu’il est déclare se sentir « tout de même plus proche d’Albert Camus que dEnrico Macias ». Surtout, il se vante d’avoir dit sur scène « je ne confondrai jamais Ariel Sharon et Bibi Netanyahu avec Anne Frank et Primo Levi » et il demande : « suis-je pour autant un néonazi qui s’ignore ? » (rue89.nouvelobs.com).

Pour moy n'est de bon Bedos
que Dom Bedos de Celles

Un néonazi qui s’ignore, peut-être pas, mais un antisémite qui s’ignore, sûrement. Sinon, pourquoi ce rapprochement intempestif entre les victimes de la Shoah et les dirigeants israéliens ? Par ailleurs, même un Juif extrêmement hostile à la religion de ses pères, au sionisme et à Israël (même un Juif antisémite) n’aurait jamais tenu ces propos, sachant qu’il se serait d’abord vu lui-même dans la peau du « bon » Juif (non pas tant le Juif-victime que le Juif critique, humaniste) à opposer au « mauvais » Juif (le dirigeant israélien « de droite », ou plus généralement le Juif sioniste).

En effet, Guy Bedos n’est pas juif du tout. Il est le fils d’Alfred Bedos et d’Hildeberte Verdier, des pieds-noirs d’Algérie d’origine espagnole (Bedos) et française (Verdier). Il a été mis en pension vers l’âge de sept ans, puis scolarisé à treize ans au lycée catholique de Bône (aujourd’hui Annaba) (Wikipedia).

Son animosité particulière vis-à-vis des « dirigeants israéliens » se comprend mieux quand on sait quelle avait été la première réaction de sa mère à la vue du bébé qu’il était : « Oh, qu’il est vilain, on dirait un petit Juif ! » (VSD) Le journaliste qui relate cela ajoute : « Légèrement antisémite, la maman lui racontera cette anecdote des dizaines de fois durant son enfance. » Pour ce journaliste, celas’appelle être « légèrement antisémite ». Mais surtout, cette ignominie a dû laisser de vilaines traces dans l’inconscient du garçon.

Dans son autobiographie Mémoires d’outre-mère, Guy Bedos évoque ses mauvais rapports avec sa mère et raconte que de son beau père, raciste et antisémite et de sa mère, maréchaliste, lui vient sa « conscience politique humaniste ».

Question religion, il évoque  le « Nouveau Testament » qui ne serait pour lui qu’un « vaudeville », avec « ce pauvre Joseph dans le rôle du cocu de service » (Libération) : sans doute se considère-t-il plutôt comme agnostique, mais ses références en matière de religion sont bien chrétiennes, s’il était encore besoin de le remarquer.

Sophie Daumier, pas plus juive que Guy Bedos

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Sur FaceBook, alors que la rumeur de la judéité de Guy Bedosétait évoquée dans une discussion portant sur de récentes déclarations intempestives du sinistre bouffon à propos d’Israël, quelqu’un a cru pouvoir apporter le correctif suivant : « [Ce n’est pas Guy Bedos,] c’est sa première femme, Sophie Daumier, qui était juive… »

Or, d’une part, Sophie Daumier, dont le pseudonyme fait référence au fameux caricaturiste du XIXesiècle Honoré Daumier et dont le vrai nom était Élisabeth Hugon (Wikipedia), n’a pas été la première femme de Guy Bedos mais la deuxième. D’autre part, et surtout, Sophie Daumier n’a jamais été juive de sa vie. On serait même bien en peine de fournir un motif un tant soit peu sérieux qui justifie que cette idée ait pu être formulée.

Premier indice : Hugon n’est normalement pas un patronyme porté par des Juifs.

Deuxième indice : Élisabeth Hugon, alias Sophie Daumier, a eu un fils nommé Christian.

Troisième indice : Sophie Daumier n’est pas connue pour avoir jamais fait état d’une appartenance au peuple juif ni pour s’être un jour distinguée dans une activité ou une intervention liée à la vie juive, à la culture juive ou à Israël.

Quatrième indice : ses obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Roch, considérée comme étant la paroisse des artistes (ibid.).

Accessoirement, sa sépulture, au cimetière du Père-Lachaise, « une simple plaque de ciment » (jesuismort.com), est située entre les sépultures de Marie Trintignant (pas juive) et de Gilbert Bécaud (pas juif non plus).

L’idée queSophie Daumier aurait pu être juive ne s’appuie sur rien de concret, et même, elle ne s’appuie sur rien du tout, et les indices concordent pour affirmer le contraire. L’affaire est pliée.

Danièle Évenou, shalom...

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Hevenou shalom aleic’hem… comment le nom de Danièle Évenou pourrait-il ne pas faire penser immédiatement à ce célèbre chant hébreu ? Sachant que certains ont cru que Danièle Évenou était juive, on peut s’imaginer que le malentendu est lié à cet inévitable rapprochement phonétique. 

Danielle Anne Marie Evennou, dite Danièle Évenou, est née en Tunisie. Cependant, son père et sa mèreétaient tous deux bretons (Wikipedia).

Effectivement, la répartition des Evennou (geneanet.org et filae.com) montre, sans l’ombre d’un doute, qu’il s’agit d’un patronyme breton : 

« Nom de personne breton (voir Evain) surtout porté dans les Côtes-d’Armor et le Morbihan. Diminutifs et autres dérivés : Evenard, Evenas (56), Evenat (29), Evenno, Eveno, Evenot (56), Evenou, Evennou (22, 29). » (geneanet.org

 La même source indique encore dautres variantes de ce patronyme, toutes aussi peu susceptibles d’être des noms portés par des Juifs : Evennot, Evennau, Yvenou, L’Evenou, Nevenou, Ybinou, Kerevenou (ibid.). 

Certes, le malentendu en question pourrait aussi être lié à la judéité prêtée à Jacques Martin, dont Danièle Évenou a été pendant un moment la compagne. Or, outre que Jacques Martin n’était pas juif du tout, les autres conjoints successifs de Danièle Évenou ne l’étaient pas davantage : ni Jacques Brel, ni François Nocher, ni Georges Fillioud, ni Jean-Pierre Baiesi. 

Enfin, les deux fils que Danièle Évenou a eus avec Jacques Martin s’appellent Frédéric et Jean-Baptiste. Si quelqu’un connaît des Juifs qui ont nommé un de leurs fils Jean-Baptiste, qu’il me contacte, je viendrai prendre des photos.

Le Colonel Fabien, communiste mais pas juif

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Dans la série « lui aussi était juif », voici le Colonel Fabien, de son vrai nom Pierre Georges. Sa judéité est une fable dont m’avait gratifié un camarade d’études (voir mon article sur Haussmann). Il est vrai que cet activiste communiste avait fréquenté un milieu juif. Il avait même aidé des jeunes Juifs en situation irrégulière à échapper aux rafles. C’était au milieu des années trente : il y avait déjà des rafles et des camps de déportation en France, avant même que le premier soldat d’Hitler n’y ait mis un pied.

Cela se passait dans le quartier de « Belleville, quartier populaire où se mêl[ai]ent aux ouvriers et artisans français de nombreux immigrés venus d’Europe centrale, juifs pour la plupart » (Monique Georges, Le Colonel Fabien était mon père, Fayard, 2009). La fille du Colonel Fabien raconte aussi que son père a milité « à l’Arbeiterjugendclub (AJC), club de la jeunesse ouvrière juive de Belleville. Les jeunes immigrés juifs étaient nombreux dans le quartier […] » (ibid.)

Effectivement, il ne faut pas oublier que les jeunes Juifs communistes de l’époque étaient presque toujours d’origine étrangère, et plus précisément, originaires d’Europe centrale et de l’Est. Ce qui revient à dire que si un militant communiste, en France, n’était pas originaire de ces régions de l’Europe, il y avait assez peu de chances qu’il soit juif.

Pierre Georges n’était pas d’origine étrangère. Il était le fils de Félix Georges et de Blanche Gaillourdet, et sa famille était originaire de Rochefort (Charente-Maritime). Son père était ouvrier boulanger à Villeneuve-Saint-Georges. Sa mère était vendeuse dans une boulangerie.

Pierre Georges avait commencé à travailler très jeune, comme apprenti boulanger, après quoi il avait été poseur de rivets aux chantiers de la Seine à Villeneuve-le-Roi, puis sur les chantiers de chemin de fer, et enfin, ajusteur. Il avait adhéré au Parti communiste à l'âge de quatorze ans et s’est engagé dans les Brigades internationales à dix-sept ans (Wikipedia).

Les conditions de vie de la famille Georges étaient les conditions habituelles des familles ouvrières : métiers de boulanger et d’ouvrier agricole, pension, certificat d’études, etc. Enfin, à propos de Pierre Georges, Gilles Perrault évoque « la gaieté rigolarde du titi parisien ». Tout cela va dans le même sens : le Colonel Fabien avait tout du militant communiste, mais rien du Juif communiste.

Ni Georges, ni Gaillourdet ne sont des patronymes « à consonance juive ». Coudrier, le nom de l’épouse de Pierre Georges, ne l’est pas davantage. Andrée Coudrier n’était pas plus juive que son mari : ce qui ne l’a pas empêchée d’être déportée à Ravensbrück, en tant que résistante.

Ionesco sur une liste de Juifs ?

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Le nom d’Eugène Ionesco apparaît sur une liste de Juifs publiée sur Internet, allez savoir pourquoi. Comme je l’ai déjà fait remarquer, la cohérence et le bon sens ne sont généralement pas ce qui distingue les personnes qui dressent ce genre de liste.

Eugen Ionescu, dit Eugène Ionesco, portait le même prénom que son père, Eugen Ionescu. Depuis longtemps, je ne compte plus le nombre d’articles dans lesquels j’ai rappelé (notamment à propos de Charlie Chaplin, d’Isaac Newton, de Vladimir Poutine, de Theodore Roosevelt et de la famille Rockefeller) qu’un père et un fils portant le même prénom, cela n’existe pas chez les Juifs.

En outre, on sait que lorsque la Roumanie fasciste s’allia avec l’Allemagne nazie, Ionesco fit jouer ses amitiés et obtint un poste d’attaché de presse à l’ambassade de Roumanie à Vichy. C’est ainsi qu’il retourna en France en mai 1942, où il s’installa définitivement avec son épouse. Leur unique enfant, une fille, née à Vichy sous Pétain, fut prénommée Marie-France.

Il est vraiment très difficile de s’imaginer qu’un Juif aurait pu faire carrière dans une ambassade de Roumanie en ce temps là, et de surcroît,à Vichy en 1942.

Par ailleurs, Ionescu est un patronyme roumain typique qui fait référence au prénom Ion (Jean), de la même manière quAntonescu fait référence à Anton (Antoine), Nicolescu à Nicolae (Nicolas)et Petrescu à Petru (Pierre).

Eugène Ionescu père, un Roumain de confession chrétienne orthodoxe, avait adhéré au nazisme. Quant à la mère d’Ionesco, Marie-Thérèse Ipcar, il semblerait quelle et sa mère aient entretenu à un moment donné des liens étroits avec une certaine famille Abramovici, mais il en faudrait peut-être davantage pour pouvoir envisager la possibilité que soit juive une Marie-Thérèse, fille d’un chrétien luthérien et épouse d’un chrétien devenu nazi.

Enfin, la sépulture d’Eugène Ionesco, au cimetière du Montparnasse, à Paris, est typiquement chrétienne. 


Sources : Wikipedia, kronobase.org), André Le Gall (Ionesco, Flammarion, 2009) 

Bérégovoy, oï vaï !

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Nous étions tous restés avec notre grand-mère à La Vaupalière à l’exception de Pierre, l’aîné, qui les a aidés pendant un an comme garçon de ferme. Il disait que le plus dur, c’était de s’occuper des cochons. – Michel Bérégovoy (Jacques Follorou, Bérégovoy – le dernier secret, Fayard, 2008)

La rumeur attribuant une identité juive à l’ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy, qui circule chez les « conspis », et peut-être ailleurs aussi, est sans doute liée à son patronyme à consonance étrangère. Vraiment, il en faut peu…

Pierre Bérégovoy était le fils d’Adrian Bérégovoy, un Ukrainien immigré, né à Izioum dans la région de Kharkiv, dont les parents étaient des petits paysans, et d’Irène Baudelin, épouse Bérégovoy. Bérégovoy signifie en ukrainien « l’homme de la berge » : un nom prédestiné ?

Un site internet consacré aux noms de famille précise que « Baudelin est un nom de famille dérivé de l’ancien français et occitan baud qui signifie joyeux, hardi, surnom d’homme courageux ou enjoué. »

Capitaine de l’armée du Tzar et menchevik, chassé par les bolchéviques, Adrian Bérégovoy avait fui la révolution russe. Installé en France, il tenait un « café-épicerie ».

En butte à des difficultés, la mère de Pierre Bérégovoy, lorsque celui-ci était âgé de cinq ans, avait envoyé ses enfants chez sa mère à La Vaupalière, « comme cela se fait souvent à la campagne ».

En 1941, Pierre Bérégovoy, âgé de seize ans, avait travaillé pendant neuf mois à l’usine de tissage Fraenckel-Herzog en tant que fraiseur. Certes, les Herzog étaient juifs, et il y a des chances pour que les Fraenckel l’aient été aussi, mais de là à ce que les ouvriers de l’usine aient été juifs également, il y a un monde.

Plus déterminant, pour ce qui nous occupe, Pierre Bérégovoy était entré à la SNCF sur concours en 1942, ce qui n’aurait bien évidement pas été possible pour un Juif à cette époque, compte tenu du « Statut des Juifs » alors institué par Pétain.

Après la guerre, en 1948, Pierre Bérégovoy épousa Gilberte Bonnet, qui comme son nom l’indique, n’était pas plus juive que lui.


Sources : Wikipedia, filae.com, Karine Hamedi, Scandale et suicide politiques, L’Harmattan (1999), Jacques Follorou, ibid.

La judéité d’E.T.A. Hoffmann n’est qu’un conte

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Un homme aux talents multiples, doué pour l’écriture comme pour la musique et le dessin, portant un nom en « -mann », et dont Offenbach allait faire le personnage principal d’un fameux opéra : que fallait-il de plus pour que l’on raconte qu’il était juif ?

Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann, dit Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, est né dans une famille de pasteurs luthériens et d’hommes de loi « appartenant à l’ancienne bourgeoisie de robe » (Wikipedia). Son père, Christoph Ludwig Hoffmann, était pasteur et avocat à Königsberg. Il épousa sa cousine, Louise Albertine Doerffer, avec laquelle il eut trois fils : Johann Ludwig, Carl Wilhelm Philipp et Ernst Theodor Wilhelm.

Photo : Wikimedia
Où le jeune Ernst Theodor pouvait-il faire ses études, sinon dans une école luthérienne ? C’est cependant dans une église catholique qu’il s’unit à la fille d’un fonctionnaire polonais, Maria Thekla Michalina Rorer-Trzynska, rencontrée à Posen.

Il appela sa fille Cécile en référence à la patronne des musiciens, sainte Cécile, la fit baptiser et composa une messe en son honneur. Par la suite, il composa six cantiques dédiés à la Vierge Marie. Dans le même registre, on mentionnera aussi « La Croix sur la Baltique ».

Jusqu’ici, aucun lien particulier avec les Juifs, mais en voici un : le lien d’amitié qu’il eut à Varsovie avec un jeune collègue juif, Julius Eduard Hitzig. Celui-ci, installé à Varsovie depuis cinq ans et membre d’un groupe littéraire berlinois, allait devenir son biographe.

E. T. A. Hoffmann est inhumé dans le « cimetière III de Jérusalem et de la nouvelle paroisse » (Friedhof III der Jerusalems-und Neuen Kirchengemeinde) d’une congrégation évangélique, du côté de la porte de Halle (Friedhöfe vor dem Halleschen Tor) à Kreuzberg.

Rachida Dati, sur les listes de « Juifs » des malades mentaux

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Rachida Dati est la fille d’un père marocain, M’Barek Dati, maçon de son état, et d’une mère algérienne, Fatima Zohra. Elle est la deuxième d’une famille de onze enfants.

Dans ou entretien avec le journaliste Claude Askolovitch, publié sous forme de livre (Je vous fais juges, Grasset, 2007), celui-ci lui demande si « le fait d’être d’ailleurs » a compté dans son enfance, ce à quoi elle répond : « Je ne viens pas d’ailleurs. Je suis née à Saint-Rémy, [en] Saône-et-Loire ». Est-ce que Claude Askolovitch, bien qu’il soit né en France comme son père et probablement sa mère, considère qu’il est « d’ailleurs » ?

© Photo : Simon Kirby
Ni son prénom ni ceux de ses parents, ni tout ce que l’on sait d’elle, ne laissent imaginer une appartenance au peuple juif. Interrogée sur la « question beur », Rachida Dati répond : « Elle ne m’a pas construite. » (ibid., p. 62)

Si Rachida Dati avait été juive, les commentateurs n’auraient pas insisté comme ils l’ont fait tant et plus sur ses « origines maghrébines ». Ils n’auraient même jamais employé ce terme. Qui a entendu parler des« origines maghrébines » de Jacques Attali ?

À en croire Wikipedia,Rachida Dati serait de confession musulmane mais elle irait tous les dimanches à la messe.Quoi qu’il en soit, supposer qu’elle puisse être juive est parfaitement absurde.

Cependant, il n’est guère surprenant qu’une telle invention apparaisse sur un de ces blogs tenus par des Algériens adeptes de la théorie du complot juif, qui font figurer l’ancienne ministre française aux côtés d’un certain nombre de ses collègues qui ne sont pas plus juifs qu’elle, comme par exempleMichèle Alliot-Marie, Alain Juppé ou Manuel Valls, pour ne pas parler de François Hollande et de Nicolas Sarkozy.

Alain Juppé et le mot juif

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J’ignore pour quelle raison des détraqués qui dressent des listes de personnalités juives trouvent le moyen d’y inclure, par exemple, Alain Juppé. Serait-ce parce que son nom commence par « Ju-» comme « Juif» ? Ou peut-être, parce qu’il se termine en« -pé» comme Copé ?

Ou bien, parce qu’il a été un jour l’invité du CRIF et a déclaré à cette occasion que lorsqu’il entendait le mot juif, ce n’était pas dans sa tête que ce mot résonnait mais dans son cœur (tribunejuive.info) ? Ce qui ne l’empêche nullement d’être complaisant vis-à-vis de l'islamisme, et surtout, très pro-arabe.
 
Alain Marie Juppé est le fils de Robert Juppé, agriculteur dans les Landes, et de Marie Darroze, fille dun propriétaire terrien et métayer landais (Wikipedia).

Un homme dont le second prénom est Marie peut-il être juif ? C’est impossible pour deux raisons. 

La première est que lorsqu’un garçon reçoit ce prénom, c’est toujours par référence à Marie, mère de Jésus-Christ. Seuls des parents chrétiens peuvent nommer leur fils de cette manière.

La seconde est que donner à un enfant un prénom de l’autre sexe est absolument contraire aux principes du judaïsme, et par voie de conséquence,à la tradition juive.

En outre, Juppé est clairement un patronyme du Sud-Ouest de la France (geopatronyme.com), et Darroze un patronyme landais (ibid.). 

Enfin, Alain Juppé a épousé en premières noces Christine Leblond, puis Isabelle Legrand-Bodin : des patronymes qui ne suggèrent absolument pas des origines juives. Les enfants qu’il a eus de ses deux épouses successives ne sont donc juifs à aucun titre et il n’est donc pas plus « juif » par ses enfants que par ses parents.

« Guy Millière, êtes-vous juif ? »

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Sa passion pour Israël et pour le peuple juif est telle quon se demande parfois si son patronyme est un nom demprunt et sil sagit dun Ashkénaze ou dun Séfarade. Ni lun ni lautre, en réalité car Millière n’est pas juif. Il s’échine à le dire et à le redire […] – Jean-Pierre Allali

Il s’échine à le dire et à le redire, comme je méchine moi-même à expliquer que telle ou telle personnalité n’est pas juive… mais beaucoup de gens ne veulent croire que ce qu’ils ont envie de croire et sont imperméables à toute rationalité, surtout lorsqu’il est question des Juifs !

Sur le site du CRIF, Jean-Pierre Allali cite Guy Millière :

« Tu me demandes pourquoi, moi qui ne suis pas juif, je défends le pays juif […] » (Guy Millière, Israël raconté à ma fille, Les Provinciales, 2016).

« Je ne suis pas juif, c’est vrai... il n’est nul besoin d’être juif pour défendre le pays juif. » (ibid.)

Je peux continuer à citer Guy Millière, à l’attention des lecteurs qui veulent bien garder un minimum de bon sens :

« Il m’est parfois demandé pourquoi je défends Israël alors que je ne suis pas juif. […] Il m’est parfois demandé aussi pourquoi je combats l’antisémitisme alors que, n’étant pas juif, je ne suis pas directement concerné. » (Actualité chrétienne)

« Je me suis impliqué non pas parce que je suis juif (je ne le suis pas) ou parce que je suis citoyen israélien (je ne le suis pas non plus), mais en raison de valeurs éthiques et d’un attachement à certaines idées fondamentales. » (dreuz.info)

« Je ne suis pas juif, monsieur le Président. Mon adhésion à ce qui constitue les valeurs fondamentales du judaïsme pourrait me conduire à le devenir, mais je ne suis pas croyant et je ne veux surtout pas tricher. » (Lettre ouverte à Richard Prasquier)

« […] le volumineux mais passionnant ouvrage d’un auteur qui, comme moi, n’est pas juif […] » (dreuz.info)

« Au nom de quoi devrais-je, ou dois-je, affirmer et clamer que je ne suis pas juif… Au nom du fait qu’être juif, ce serait salissant ? » (Houdna, Underbahn, 2007)

« Je ne suis pas juif, mais je sais que je n’admettrai jamais que les Juifs vivent à genoux […] » (jssnews.com)

« L’une des questions[,] qui m’a été, une fois de plus, souvent posée lors de mon récent séjour en Israël,était celle-ci : êtes-vous juif ? J’ai dû répondre une fois encore que non, je ne suis pas juif. Je ne suis pas même chrétien. Je me définis comme agnostique. » (danilette.com)


Marie-José Nat, juive dans des films

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Nombreux ont été ceux qui, comme moi, après avoir vu le film Les Violons du bal (1973) de Michel Drach et les épisodes de la série télévisée Les Rosenberg ne doivent pas mourir (1975) de Stello Lorenzi, n’avaient pas imaginé que Marie-José(e) Nat, si émouvante à l’écran en mère juive aux abois, pouvait ne pas être juive.

Et pourtant…

En outre, on avait appris que cette actrice était l’épouse de Michel Drach. Une brune qui incarne une Juive à l'écran et qui est l'épouse d'un Juif, pensez donc... Avec Michel Drach, Marie-José Nat a même eu trois enfants.

© Francis Dussaussois/INA
Et pourtant…

Avant d’épouser Michel Drach, Marie-José Nat avait été mariée un an avec un certain Roger Dumas, de confession catholique.

Par la suite, elle allait entretenir une liaison avec Victor Lanoux, de son vrai nom Victor Nataf, né d’un père juif tunisien et d’une mère catholique normande (Wikipedia), avant de devenir l’épouse de serge Rezvani, fils d’un Iranien non juif et d’une Juive russe (Wikipedia).

Et pourtant…

L’actrice brune n’a jamais été juive, comme le confirment un ensemble de faits relatifs à son enfance et à sa jeunesse, sur le blog Vivreaupresent.

Marie-José Nat, de son vrai nom Marie-Josée Benhalassa, est née à Bonifacio. Sa mère, qui était une bergère corse analphabète, n’était évidemment pas juive. Son père, un militaire algérien, était kabyle (Wikipedia). À l’école, elle avait été surnommée par ses camarades « la fille de l’Arabe ».

Maurice Jarre ne s’appelait pas Moshé

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Suffirait-il que vous soyez un musicien célèbre prénommé Maurice pour qu’on suppose que vous êtes juif ? À ce propos, on pourra lire mon article sur Maurice Ravel. Ou bien, peut-être faudrait-il une condition supplémentaire, par exemple le fait que vous ayez fait carrière dans le cinéma ?

Un esprit sensé admettra qu’associer l’identité juive à une telle combinaison d’éléments est passablement hasardeux, pour ne pas dire stupide.
Maurice Jarre
Jean-Michel Jarre passe aussi pour juif aux yeux de certaines personnes, sans doute parce qu’il est le fils de son père. Quoi qu’il en soit, il me semble que le plus pertinent est de consacrer un même article au père et au fils, comme j’ai procédé pour Jean-Pierre Cassel et Vincent Cassel.

Le patronyme Jarre est un nom français et n’a rien de juif. Il est surtout porté en Savoie et dans la Nièvre (geneastar.orget geneanet.org). Selon geneanet.org et selon Le Robert des noms propres, c’est sans doute un toponyme évoquant le chêne (prélatin garric), que l’on retrouve en Savoie dans le hameau du Jarre (La Léchère).

Maurice Jarre était le fils d’André Jarre et de Gabrielle Boullu (Wikipedia) : Boullu est un nom que l’on retrouve surtout du côté de l’Isère et du Rhône (geneanet.org). Quant à la mère de Jean-Michel Jarre, France Pejot, elle était la fille de Joanni Pejot et de Marie Henriette Monnet. Pejot n’est pas plus juif que Peugeot, et aucun des autres noms que je viens de citer n’indique une ascendance juive.

Sophie Marceau et son homonyme juif

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La rumeur idiote de sa judéité, sans doute marginale mais néanmoins existante, peut avoir au moins deux sources : d’une part, Sophie Marceau a incarné une Juive dans le film Pour Sacha, d’Alexandre Arcady, en 1991. Une fois de plus, on aura stupidement envisagé un lien entre l’actrice et le personnage qu’elle interprète.

D’autre part, par un rapprochement facile mais infondé, on aura pu s’imaginer sérieusement que la belle Sophie était la fille du mime Marceau, tout en sachant que celui-ci, de son vrai nom Marcel Mangel, était issu d’une famille juive.

Marceau n’est qu’un nom de scène, dans le cas de Sophie comme dans le cas de Marcel, et surtout, il n’existe pas le moindre lien entre le mime et l’actrice. Le vrai nom de Sophie Marceau est Sophie Maupu. Le réalisateur Claude Pinoteau ayant proposé à la jeune actrice de choisir comme pseudonyme le nom d’une avenue de Paris, celle-ci avait porté son choix sur l’avenue Marceau, tout simplement (Wikipedia).

Dans la généalogie de son père Benoît Maupu, chauffeur routier, on peut lire des noms comme Adam, Bouchardon, Gentil, Leroy et Moreau (geneanet.org). Maupu est un nom français, porté surtout dans la région du centre (départements 28, 41, 45), avec comme variantes possibles Maupou, Maupoux, Maupeou (geneastar.org). La mère de Sophie Marceau s’appelle Simone Morisset, un nom dont on ne sache pas qu’il serait porté par des Juifs.

Sophie Marceau obtient le score 5/15 sur le site internet Jew Or Not Jew, soit 0 pour les origines, 1 pour la ressemblance, 4 pour le « regret ». En un mot, aucune origine juive connue, ni côté maternel ni côté paternel.

Assez loin des Lévi, Johann Strauss

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Il aura suffi que le grand-père de Johann Strauss (premier du nom) soit juif pour que certains fassent cas des origines juives du compositeur de la Marche de Radetzsky, surnommé le Roi de la valse, et de son fils, Johann Strauss II, auteur du Beau Danube bleu et autres valses viennoises.

Immanquablement, l’information aura été amplifiée et déformée, si bien qu’on entend dire aujourd’hui que le fondateur de la dynastie était juif lui-même.

Johann Strauss I
Claude Lévi-Strauss, pourtant pas spécialement porté sur la fidélité à ses racines, revendiquait un lien de parenté avec cette famille de musiciens, du côté de son arrière-grand-père Isaac Strauss.

Le nom Strauss est porté par des Juifs comme par des non-juifs. Ainsi, l’inventeur du blue-jean, un monsieur Strauss dont le prénom était Lévi, était juif. En revanche, l’homme politique Franz-Josef Strauss n’était absolument pas juif, pas plus que le compositeur Richard Strauss qui, sous Hitler, avait été nommé à la tête d’un « comité de déjudaïsation de la musique » (sic).

Quant à Johann Strauss I, fondateur de la fameuse dynastie de musiciens viennois, il était le petit-fils d’un Juif converti. Un seul de ses grands-parents était juif de naissance, en l’occurrence, son grand-père paternel.

Dans la dynastie Strauss, nous avons ensuite son fils, Johann Strauss II, dont sept arrière-grands-parents sur huit n’étaient pas juifs, et il y a eu aussi un Johann Strauss III. Les Strauss avaient donc adopté cette coutume chrétienne, étrangère à la tradition juive et en opposition avec les principes fondamentaux du judaïsme, qui consiste à donner à un fils le prénom de son père (voir mes articles précédents, notamment sur Rockefeller, Chaplin, Ionesco, etc.)...


Sources : site internet de la BNF ; Lemaire (Frans C.), Le Destin juif et la musique (Fayard, 2001).
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