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Channel: Les Juifs qui ne le sont pas
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Aucun des « trois S » n’était juif

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J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer sur ce blog le souvenir d’un entretien avec un monsieur, musicien et critique à ses heures qui, de façon passablement fantaisiste, prêtait une identité juive à des compositeurs du passé, notamment à Franz Schubert...

...et à Samuel Scheidt, musicien allemand du début de la période baroque : sans doute en raison de son prénom.

Samuel Scheidt

Samuel était certes un juge et prophète hébreu, mais ce nom biblique, comme beaucoup d’autres, fait partie des prénoms que l’on retrouve chez les protestants.

Parmi les célébrités prénommées Samuel, nous avons Morse, inventeur du code qui porte son nom, et le dramaturge Beckett : tous deux étaient nés dans des familles anglo-saxonnes et protestantes.

Voyons ce qu’il en était de Samuel Scheidt :

Comment un organiste et maître de chapelle, musicien au service de l’Église luthérienne et de la cour de Brandebourg en Allemagne au XVIIe siècle, aurait-il pu être juif ?

Baptisé le 4 novembre 1587, nommé organiste de la Cour du légat de Magdeburg à Halle en 1609 et auteur de nombreux chorals pour orgue, Samuel Scheidt était évidemment luthérien et issu de parents luthériens, tout comme ses contemporains Heinrich Schütz et Johann Hermann Schein.


Sources : Encyclopaedia Universalis ; Symphozik ; Wikipedia.

Marlène Schiappa, origine ?

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Au moment où ces lignes sont écrites, l’expression qui arrive en tête de liste des suggestions de recherche proposées par Google pour « Marlène Schiappa » est « origine ».

Aussi n’est-il pas très surprenant que des néonazis aient écrit sur Facebook que Marlène Schiappa était juive. Mais sur quoi ont-ils cru pouvoir étayer cette affirmation ?

Schiappa de raison ?

Ils se sont référés à son physique, tout simplement... et notamment, à son nez. Mais qui s’en étonnera ?

Voilà qui rappellera quelque chose à ceux de mes lecteurs qui auront lu un commentaire antisémiteà propos de Nathalie Kosciusko-Morizet, tellement grotesque qu’à titre exceptionnel je ne l’avais pas supprimé.

Marlène Schiappa est la fille de Jean-Marc Schiappa, né à Rabat de parents corses (Wikipedia) mais d’origine italienne selon d’autres sources, et de Catherine Marchi, d’origine corse. Marchi est effectivement un nom corse.

D’après Media Corsica, Marlène Schiappa est elle-même corse, et l’on peut constater qu’elle porte un pendentif à l’effigie de la Corse (Closer, et photo ci-contre).

Concernant les prétendues origines juives des Corses, on pourra se reporter à mon article sur Marie-Dominique Culioli. On pourra également noter que Schiappa et Marchi ne font pas partie des patronymes dont certains prétendent qu’ils indiqueraient une ascendance juive.


Sources : Closer ; Filae, sur les patronymes Marchi  et Schiappa ; Media Corsica ; Media Corsica ; Wikipedia.

Le bobard d’un John Kerry juif

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Ce bobard a circulé sur les réseaux sociaux, plus particulièrement au sein de la communauté juive. Non sans quelque raison, certes...

... car il est vrai que les grands-parents paternels de John Kerry, Fritz Köhn et Ida, née Loewe, étaient des Juifs austro-hongrois. Cependant, ils s’étaient convertis au catholicisme en 1901 et avaient alors changé leur nom en Kerry. Ils avaient quitté l’Europe pour l’Amérique en 1905 et avaient élevé leurs enfants, notamment leur fils Richard, père de John Kerry, dans la religion catholique.

Et donc, ce John est un Kohn ?

John Forbes Kerry n’a appris que sur le tard l’identité d’origine de son grand-père paternel Frederick Kerry, né Fritz Köhn.

Remarquons, au passage, que John était aussi le second prénom de son père : un signe supplémentaire, s’il en fallait un, que plus grand-chose ne rattachait celui-ci à l’identité religieuse et culturelle de ses ancêtres.

Quant à la mère de John Kerry, Rosemary Forbes, d’origine scotto-américaine, elle était de confession anglicane (Église épiscopalienne) et on ne lui connaît pas d’ascendants juifs.

Le grand-père maternel de John Kerry s’appelait James Grant Forbes. Sa grand-mère maternelle, Margaret Tyndal Winthrop, était issue d’une vieille famille de la Nouvelle-Angleterre.

Le site internet américain Jew Or Not Jew, qui applique des critères particulièrement larges, lui attribue le score global 7/15 et la mention « Barely a Jew », que l’on pourrait traduire ici par « à peine juif ».

En réalité, avec une éducation chrétienne, une mère sans origines juives connues et un père élevé en chrétien, John Kerry ne répond ni aux critères de judéité du judaïsme traditionnel, ni à ceux du judaïsme « réformé ».


Sources : Jew Or Not Jew ; Wikipedia, en français et en anglais.

Chrétien n’était sûrement pas juif

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Certains chercheurs ont envisagé la possibilité d’une origine juive de Chrétien de Troyes, et il n’en a pas fallu davantage pour que l’on entende dire çà et là que ce célèbre auteur de l’époque médiévale était juif lui-même.

Or, comme je l’ai déjà fait remarquer, il y a souvent loin entre une « origine juive » et une identité juive.

Chrétien, deux, trois...
En outre, l’hypothèse en question repose sur des bases bien fragiles. Tout d’abord, certains font valoir que dans le passé, une importante communauté juive a vécu dans la ville de Rashi. On voudra bien admettre que ce n’est pas un argument sérieux.

Ensuite, il y a le fait que Chrétien de Troyes ait signé l’ouvrage Philomena sous le nom de « Crestien li Gois ». Il a été dit que « li Gois » signifiait « le goy » et que seul un juif converti pouvait se désigner ainsi. Cependant, il se peut tout aussi bien que « Gois » ne soit qu’une déformation de Gouaix, village situé à proximité de Troyes.

Enfin, certains amateurs de paradoxes ne se seront pas privés de supposer qu’il faut être juif pour se nommer Chrétien (à ce propos, voir mon article sur Hervé Cristiani). Les mêmes pourront affirmer que l’inquisiteur Torquemadaétait, lui aussi, un juif converti.

Des historiens ont aussi supposé que Chrétien pouvait être issu d’une famille de la petite noblesse, ou bien, qu’il avait été chanoine. Il semble que l’on ne dispose pas d’éléments permettant de trancher.

Il a été également dit que la signature « Crestien li Gois » pouvait avoir été ajoutée par un des compilateurs de son œuvre.

Surtout, dans le Conte du Graal, Chrétien parle des Juifs comme de « félons qu’on devrait abattre comme des chiens » [sic], ce qui « paraît peu compatible avec une éventuelle judéité » (Wikipedia).


Sources : Estelle Doudet, Chrétien de Troyes, Tallandier, 2009 ; Philippe Walter, Chrétien de Troyes, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1997 ; Wikipedia.

Smetana et sa descendance juive

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Le 13 avril 2021, le site internet Dreuz publiait un article signé Gaia et consacré à l’histoire de l’hymne national israélien. L’article commençait ainsi : « En 1824 à Prague, naît un Juif nommé Bedrich Smetana… »

Le fameux thème de « La Moldau » est censé avoir inspiré la Hatikva : cela suffit-il pour affirmer que Smetana était juif ? L’auteur précisait tout de même que Smetana s’était inspiré d’une « ritournelle populaire ».

Barbora Smetanová,
la mère d’un Juif ?

En fait, il s’agit d’une de ces mélodies qui ont traversé le temps et qui ont été utilisées par divers compositeurs. La Hatikva aurait pu tout aussi bien avoir été inspirée par la Chanson des marins du Pavot rouge du compositeur russe Reinhold Morizovitch Gliere. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de morceau de musique inspiré, directement ou non (et notamment dans les pays de l’Est), de La Mantovana, un chant déjà repris par Gasparo Zanetti en 1645 et attribué à Giuseppe Censi – ce qui nous fait remonter à l’Italie du tout début du XVIe siècle.

Il semble que l’auteur de l’article de Dreuz se soit référé à un article d’Avner Avrahami paru le 11 février 2004 dans le journal israélien Haaretz, dans lequel il est mentionné qu’un certain Yitzhak Smetana, citoyen israélien, serait un descendant du compositeur.

Notre-Dame de Tyn (© MR)

Que sait-on des origines et de la religion de Smetana ? On sait au moins, si l’on s’est donné la peine d’effectuer une petite recherche (et si, à défaut de connaître le tchèque, on sait se servir de Google Traduction), qu’il était né à Prague en 1824 un bébé Smetana nommé non pas Bedrich, mais Fridrich, lequel avait été baptisé (sous ce nom).

On sait aussi que le jeune Fridrich, devenu Bedrich, avait chanté des solos de soprano dans une église.

On sait également que ses obsèques ont eu lieu en l’église Notre-Dame de Tyn, à Prague, et que la date de sa mort est consignée dans le registre des décès et des sépultures de la paroisse de l’église St. Apolináře, dans la nouvelle ville de Prague.

La sépulture de Smetana, même si elle ne comporte aucune croix, n’a rien de juif.

Žofia Smetanová,
fille du compositeur

Remarquons également que sur un portrait de sa mère, Barbora Smetanová, née Lynková, celle-ci porte une croix carrée… et qu’elle était de la famille de Jiří Ignác Linek, musicien connu en particulier pour ses pastorales de Noël.

Par ailleurs, un daguerréotype montre une des filles de Smetana, Žofia Smetanová, arborant en pendentif une grosse croix chrétienne.

Après avoir perdu sa femme et trois de ses quatre filles, Bedrich Smetana s’est installé à Göteborg, en Suède, en 1856 et y a séjourné jusqu’en 1863.

Là, il aura notamment dirigé le chœur de la synagogue et aura eu une liaison avec l’une des deux filles du cantor. Celle-ci lui aura donné deux fils.

Voilà qui explique que Smetana ait pu avoir des descendants juifs et israéliens.

De là à écrire qu’il serait né en 1824 « un Juif nommé Bedrich Smetana »…


Sources : Dreuz ; Haaretz ; Wikipedia, sur Ignác_Linek, sur La Mantovana et sur Smetana, en français et en tchèque.

Pourquoi Antoine de Caunes ?

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Sans doute s’agit-il d’un phénomène déjà évoqué dans mes articles précédents : partant du principe qu’on ne verrait « que des Juifs » à la télévision française, certains déficients mentaux affirment que tel ou tel animateur, journaliste ou acteur est juif, alors même que rien ne l’indique et que tout suggère le contraire.

C’est le cas de Thierry Ardisson par exemple, ainsi que de Jean-Marc Morandini et de Patrick Sabatier.

L’homme est un Juif comme les autres...

C’est également le cas d’Antoine de Caunes. Quel rapport celui-ci entretient-il avec les Juifs ?

En 1998, Antoine de Caunes a incarné un Juif dans le film de Jean-Jacques Zilbermann « L’Homme est une femme comme les autres », et cette prestation lui a valu un César.

Par ailleurs, de 1997 à 2005 il a été en couple avec l’actrice Elsa Zylberstein, premier rôle féminin dans le film en question, dont le père est juif.

Et puis, certains obsédés auront peut-être supposé que de Caunes était un pseudonyme.

Il n’en est rien. Antoine de Caunes est le fils de Georges de Caunes, lequel descend d’une famille de l’ancienne bourgeoisie du Languedoc.

Sa mère Jacqueline Joubert, de son vrai nom Jacqueline Pierre, est la fille de Léon Pierre et de Léa Edith Népoux, laquelle était la fille de Louis Népoux et de Marie Caute, cette dernière ayant eu pour parents Jean Caute et Marie Petit.

Petit n’était pas la francisation de Klein. Marie Petit était la fille de Jean Petit et de Marie Fougeret, et l’arbre généalogique d’Antoine de Caunes remonte jusqu’aux alentours de 1800 avec des noms comme Beauviel, Blanchet, Cazal, Ferran, Girad, Santon, Veillon, etc.

Sentons donc à quel point de tels racontars sont ridicules, et veillons à ne pas les propager.


Sources : Geneanet, pages concernant Emma de Caunes et Jacqueline Joubert ; Wikipedia sur Antoine de Caunes, sur Jacqueline Joubert et sur Georges de Caunes.

L'imaginaire mère juive de Xavier Niel

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Un estimable lecteur a attiré mon attention sur Xavier Niel. Ce lecteur m’informe que la page Wikipédia consacrée à l’homme d’affaires a indiqué pendant longtemps qu’il serait né d’une « mère juive comptable » (sic) et que « cet ajout certainement malicieux a été retiré », non sans avoir été copié-collé sur de nombreux sites entretemps.

Il en résulte que « Xavier Niel origine » est une des premières suggestions de recherche que Google associe à ce nom, que la saisie de « Xavier Niel i » fait apparaître « Israël », et qu’avec la lettre j on obtient « Xavier Niel judaïsme ».

Niel à la bouche...

Je suppose qu’un certain nombre d’obsédés y sont pour quelque chose. « Israël » et « judaïsme », c’est très clair : dès qu’il s’agit d’un milliardaire influent, on est à peu près sûr de voir se manifester ce fantasme (voir mes articles sur Bouygues et Rockefeller).

Et si, en plus, l’intéressé porte un nom se terminant par « -el » (voir mon article sur Maurice Ravel) … Pourtant, le maréchal Niel (de son prénom Adolphe), dont une avenue de Paris porte le nom, n’était absolument pas juif.

Ajoutons qu’il est très rare que des parents juifs appellent leur fils Xavier.

Deux biographies de Xavier Niel nous éclairent sur son milieu familial :

« Les Niel ne sont pas des chrétiens fervents. Michel [le père de Xavier] emmène tout de même les enfants à la messe le dimanche, tandis que son épouse remet la maison en ordre. » […] (Gilles Sengès, Xavier Niel, l’homme Free)

Et aussi : « À 12 ans, [Xavier] entre au collège cristolien De Maillé, une école catholique […] »

Et encore : « Plus tard, Xavier fera baptiser sa fille pour faire plaisir à sa belle-famille, sans grande conviction. Il se déclare « catholique de tradition », respectueux mais pas croyant. » (Solveig Godeluck et Emmanuel Paquette, Xavier Niel – la voie du pirate, First, 2016).

Partageons donc quelques instants l’intérêt des obsédés évoqués précédemment pour la généalogie du monsieur, dans laquelle on serait bien en peine de trouver un seul nom « juif » :

Son père, Michel Niel, est le fils de Jean-Louis Niel et d’Angeline Odette Leprêtre. Sa mère, Josette Perrot, est la fille de Paul Jules Ernest Perrot et de Suzanne Eugénie Victorine Barbey, cette dernière étant la fille de Jules Prudent Maurice Barbey et de Rose Louise Victorine Gosset, celle-ci ayant eu pour parents Aimable Pierre Gosset et Victorine Louise Foulon.

Ajoutons, pour faire bonne mesure, que Xavier Niel a été membre du conseil d’administration du Réseau Voltaire, cette création du conspirationniste antisémite Thierry Meyssan.


Sources : Geneanet ; Solveig Godeluck et Emmanuel Paquette, Xavier Niel – la voie du pirate, First, 2016 ; Le Parisien ; Gilles Sengès, Xavier Niel, l’homme Free(e-book e-pub) ; Wikipedia.

Alain Mimoun et la religion

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Un grand champion [...] un grand patriote et un chrétien fervent qui ne cachait pas sa foi. [...] un Berbère devenu « plus gaulois que les Gaulois » [...] un musulman converti au catholicisme qui ne faisait pas mystère de ses convictions religieuses.— Famille Chrétienne, 7 juillet 2013.

Alain Mimoun est une suggestion d’un de mes lecteurs, qui me disait avoir longtemps cru que cet athlète remarquable et particulièrement méritant était juif. Je suppose qu’il n’a pas été le seul à le croire.

Ali est devenu Alain...

Ce même lecteur m’avait tout aussi oppportunément suggéré Guy Bedos comme d’autres, par la suite, m’ont soumis la candidature de Gottlieb Duttweiler, de Xavier Niel, de Bruno Solo et d’autres personnalités encore.

Certains ont tendance à supposer qu’un homme portant un patronyme à consonance arabe et un prénom typique du calendrier chrétien doit être juif (à ce propos, voir notamment mes article sur Serge Atlaoui et sur Alexandre Benalla).

Or, Alain Mimoun, algérien de naissance et naturalisé français en 1963, était né sous le nom d’Ali Mimoun Ould Kacha. Comme l’indique clairement son état-civil, il était né dans une famille de confession musulmane.

En 1955, ayant accompagné un ami à Lisieux, le légendaire athlète s’est converti à la religion catholique. Considérant même qu’il devait toutes ses victoires à sainte Thérèse de Lisieux, il est devenu un chrétien fervent.

Par la suite, il s’est fait construire une chapelle dans le cimetière de Bugeat, en Corrèze, d’où son épouse était originaire.

Alain Mimoun, qui chérissait déjà la France dans son enfance et avait eu pour héros Vercingétorix et le chevalier Bayard, se passionnait pour l’histoire. Par la suite, il a admiré en particulier le général de Gaulle et les papes Jean XXIII et Jean-Paul II.


Sources : Famille chrétienne (7 juillet 2013) ; Jeune Afrique (février 2017) ; Wikipedia.

Le mot juif associé à Patrick Sabatier

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Cela a déjà été rappelé maintes fois ici-même, un certain nombre d’internautes, sur leur moteur de recherche et dans leur tête, associent le mot « juif » à des personnalités qui ne sont pas juives du tout et même, à des personnalités dont on n’aurait aucune raison de penser qu’il s’agit de Juifs.

Comme l’a fait un jour remarquer le chroniqueur et notable Jean Corcos (voir mon article sur Thierry Ardisson), Patrick Sabatier est du nombre, de même que diverses autres personnalités bien connues des téléspectateurs.

Pas de sabbat pour Sabatier

Mes recherches sur le fameux présentateur ne livrent pas grand-chose sur sa vie et ses origines, si ce n’est qu’il est le fils de Jules Sabatier et d’Emilienne Rossi, qu’il a épousé une certaine Isabelle Laburthe avec qui il a eu deux enfants, à savoir une fille, Margaux, née en 1988, qui a fait de la télé avec Évelyne Thomas sur Direct 82, et un fils, Thomas...

...et enfin, que Sabatier est un nom de famille d’origine occitane.

Aurais-je besoin d’informations supplémentaires pour pouvoir affirmer que Patrick Sabatier n’est pas juif ? Non, et voici pourquoi.

Le monde se divise en deux catégories : les gens avec qui on peut discuter, et ceux qu’on ne peut pas raisonner – surtout quand il est question des Juifs, du judaïsme ou d'Israël... ou d’une éventuelle origine juive prêtée à une personnalité.

Les premiers n’ont généralement pas l’idée que Patrick Sabatier pourrait être juif, et même si cette idée a pu leur traverser la tête, ils admettront que je suis fondé à affirmer – avec Jean Corcos – que ce n'est pas le cas. Comme j’avais pris soin de l’annoncer dans mon premier article, c’est seulement à eux que ce blog s’adresse.

Quant aux autres, qui auront sans doute décidé d'avance que toutes les personnalités du petit écran sont juives, je n’ai rien à leur dire.


Sources : Wikipedia, sur Patrick Sabatier et sur le nom Sabatier.

Juif, Alexander Graham Bell ? Mon dos ! (euphémisme)

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Lorsque j’ai lancé sur Google la requête « Alexandre Graham Bell r », les deux premières propositions obtenues ont été « Alexandre Graham Bell religion » et « Alexandre Graham Bell race ».

Qu’ont bien pu se demander certains internautes, concernant ce monsieur à qui l’on a longtemps attribué l’invention du téléphone et qui était bien évidemment un « mâle blanc » occidental ? Je vous le donne en mille.

« racisé » ?

Si j’ai eu l’idée d’interroger Google de cette manière, c’est parce qu’un jour, sur les réseaux sociaux, quelqu’un avait affirmé que ce Bell était juif.

Son nom de famille y serait-il pour quelque chose ? Certes, le violoniste Joshua Bell est juif. Et puis après ?

Wikipedia propose une liste de personnalités portant ce nom : il est facile de constater que la plupart ne sont pas des Juifs.

Bell est un patronyme courant dans les pays anglophones. Il aura probablement été attribué, à l’origine, à un sonneur ou à un fabricant de cloches (cloche se dit bell en anglais). L’hypothèse d’un nom topographique n’est pas exclue pour autant. On peut même supposer que ce nom aura pu aussi dériver du prénom médiéval Bel, ou bien du vieux français beu, bel (beau), sans compter d’autres origines européennes envisageables.

Bell est le 36e patronyme le plus courant en Écosse, pays natal de l’intéressé (qui a émigré en Amérique et est devenu canadien).

Alexander Graham Bell était le fils d’Alexander Melville Bell et d’Eliza Grace, née Symonds, fille de Samuel James Symonds et de Mary White, elle-même fille de James White et Elizabeth Stace, celle-ci étant la fille de John Stace et Elizabeth Smith.

Alexander Melville Bell était le fils d’Alexander Bell (N.B.: Alexander, fils d’Alexander...) et d’Elizabeth Colville, et Alexander Bell était le fils de David Bell et d’Isabella Swan, elle-même fille d’Alexander Swan et de Jean Yooll (Jean est un prénom féminin chez les Anglo-saxons).

À propos de l'appartenance religieuse d’Alexander Graham Bell, son épouse a raconté qu’il avait reçu en 1901 des documents de l’Église unitarienne et qu’après les avoir lus, il lui avait déclaré : « Je me suis toujours considéré comme agnostique, mais j’ai maintenant découvert que j’étais un agnostique unitarien. »


Sources : Geneanet (sur A.G. Bell et ses ascendants), NNDB et Wikipedia, sur A.G. Bell et sur le nom Bell.

Ivan Rioufol, juif of course ?

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Résumé d’une bonne partie des réactions à mon commentaire sur l’affaire Siné : je serais donc délateur, détenteur d’une pensée unique, adepte de la censure, juif of course, gendarme de la bien-pensance, pourfendeur des musulmans, ennemi de la libre expression. J’en oublie. Face à ce déchaînement, qu’il faut aussi analyser, je ne peux que répondre. Alors, puisqu’on en est là : non, je ne suis pas juif. […]— Ivan Rioufol, sur le blog du Figaro, juillet 2008.

Dans certains milieux, y compris en France, quand on dénigre quelqu’un pour ses positions ou sa politique, il est relativement courant de faire courir le bruit qu’il serait juif.

« Non, je ne suis pas juif. »

Cela se produit surtout lorsque la personnalité concernée est perçue comme hostile ou simplement critique envers l’islam. Cela peut se produire également lorsqu’elle prend fait et cause contre l’antisémitisme.

C’est ainsi que le site internet du tristement connu Alain Bonnet, dit Soral, cet antisémite obsessionnel, qualifie Ivan Rioufol de « sioniste ».

Journaliste, éditorialiste, essayiste « conservateur » et adversaire de la bien-pensance actuelle, Ivan Rioufol se retrouve donc logé à la même enseigne, si je puis m’exprimer ainsi, que Michel Garroté, Guy Millière, Philippe Val et Pierre-André Taguieff.

Ce n’est sans doute pas un hasard si, quand on saisit « Ivan Rioufol » sur Google, les mots « origine » et « famille » font partie des premières propositions de recherche.

Naturellement, rien, chez Ivan Rioufol, n’indique une appartenance au peuple juif. Au contraire, les indices de non-judéité ne manquent pas.

Pour commencer, Rioufol est un nom de famille occitan qui signifie littéralement « ruisseau impétueux ». C’est un nom de domaine ou de hameau. La commune qui compte le plus de Rioufol est de loin Gluiras, dans l’Ardèche.

Ensuite, Ivan Rioufol a accompli sa scolarité au lycée de l’Immaculée-Conception de Laval, puis au lycée Saint-Stanislas de Nantes.

Enfin, Ivan Rioufol lui-même « se déclare catholique » (sur RTL le 10 novembre 2011).


Sources : blog.lefigaro.fr ; Filae ; Geneanet ; Wikipedia.

Bruno Solo, victime de l’antisémitisme

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C’est une fois dans ma bagnole que je me suis rendu compte que je suis passé à côté de quelque chose de grave […] Qui m’a frappé ? Qui m’en a voulu ? Que la société en soit arrivée à un tel degré de confusion m’inquiète.— Bruno Solo, sur Ladepeche.fr, 22 juillet 2014.

L'acteur de cinéma Bruno Solo m’a été suggéré un jour par un visiteur de ce blog, et comme on va le voir, cette suggestion était tout à fait pertinente.

Solo, ma con Dio...

Le site LaDépêche.fr rapporte que Bruno Solo, qui a joué dans les trois volets de la série de films La Vérité si je mens, est souvent considéré à tort comme juif.

Comme je l’ai relevé à maintes reprises, par exemple à propos de Richard Bohringer, de Vincent Cassel, d’Henri Guybet et de Jacques Villeret, il semble que beaucoup de gens s’imaginent qu’un acteur qui interprète le rôle d’un Juif est nécessairement juif.

Ajoutons qu’en 2011, Bruno Solo a incarné Pierre Mendès France dans le téléfilm historique de Laurent Heynemann Accusé Mendès France.

Par ailleurs, interviewé par Voici en juillet 2014, l’acteur a raconté avoir été victime d’une agression à Paris en décembre 2013, en marge d’une manifestation, alors qu’il sortait d’un théâtre.

Il avait été pris pour cible par un groupe de personnes : « Il y avait des gens de Civitas, des skinheads, des Blacks, des Blancs, des Beurs, des mecs de l’ultragauche, des punks à chien complètement perdus... Ils se sont jetés sur moi en me criant : "La quenelle ! Sale youpin !"… alors que je ne suis pas juif ».

Bruno Solo a établi un lien entre cette agression et des propos qu’il avait tenus peu avant sur Dieudonné M’Bala M’Bala, avec qui il avait déclaré avoir pris ses distances parce qu’il le considérait désormais comme antisémite et proche du négationnisme.

Son vrai nom est Bruno Lassalle. Il a choisi Solo comme nom de scène par admiration pour le personnage de Han Solo dans le film La Guerre des étoiles (Star Wars). Son père est le cousin du journaliste Pierre Fournier. Sa mère, Jackie Lassalle, avait pour nom de jeune fille Ducos. Ducos et Lassalle sont des noms du Sud-Ouest de la France. Enfin, le patronyme de son épouse est Clochepin.


Sources : avis-de-deces.net ; Filae ; ladepeche.fr ; Wikipedia, sur Bruno Solo et sur Pierre Fournier.

Une double controverse à propos de Ludwig Geyer

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Il existe toute une controverse au sujet du fait que Richard [Wagner] aurait été le fils naturel de Geyer et que ce dernier aurait été d’ascendance juive, ce qui aurait en partie expliqué son antisémitisme, mais ce dernier point est contesté et n’est plus retenu actuellement.Wikipedia.

Dans certains ouvrages sur Richard Wagner, il est écrit que son beau-père, Ludwig Geyer, était juif. Nietzsche l’avait un jour affirmé, sans preuve et pour une raison que nous ignorons.

« aurait... aurait... ce qui aurait... »

À cela s’ajoute une incertitude quant à la paternité du compositeur, que certains auteurs ont cru pouvoir considérer comme l’origine de son antisémitisme. Il s’en faut de peu que je puisse ajouter Richard Wagner lui-même à ma liste de « Juifs qui ne le sont pas ».

Le fils de Richard Wagner, Siegfried, présentait une ressemblance physique indéniable avec son père, mais le compositeur admit un jour que son fils ressemblait à Ludwig Geyer.

En allemand, Geyer signifie vautour et il existe d’autres noms d’oiseaux portés par des Juifs, comme Adler (aigle), Amsel (merle), Robin (rouge-gorge), Stieglitz (chardonneret), Taube (pigeon)… sans oublier Vogel et Wasservogel… Mais les noms d’oiseaux sont-ils réservés aux Juifs ?

Ludwig Heinrich Christian Geyer était le fils de Christian Gottlieb Benjamin Geyer et de Christina Wilhelmina Elisabeth, née Fredy, et sa sœur se prénommait Ernestine Henriette Christiana. On aura noté les deux Christian, Christina et Christiana.

Gunnar Colding, un auteur selon lequel il serait probable que Richard Wagner ait été le fils naturel de Ludwig Geyer, écrit que ce dernier, « au moins dans une certaine mesure était d’origine juive ». J’ai déjà écrit plus d’une fois sur le présent blog ce que je pensais de la notion d’origine(s) juive(s), et le « au moins dans une certaine mesure » me semble assez piquant, pour ne pas dire risible.

Il semblerait que la généalogie du comédien et artiste remonte au XVIe siècle, et qu’il soit prouvé que tous ses ancêtres étaient allemands (avec parmi eux beaucoup de musiciens d’Église). Toujours est-il que la théorie de la judéité de Geyer est de plus en plus nettement contestée : aujourd’hui, des auteurs sérieux, comme par exemple Milton Brener, affirment que Geyer n’avait aucune ascendance juive connue.


Sources : Academic/Wikipedia ; Brener, Milton E., Richard Wagner and the Jews, McFarland 2006 ; Colding, Gunnar, The mysterious origin of Richard Wagner ; geni.com ; Musée Richard Wagner, Lucerne ; Skadi Forum ; Wikipedia ; Williams, Derek, The Wagner Society of Scotland, 2016.

Borloo, c'est Jean-Louis Marie !

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Si Jean-Louis Borloo figure sur la liste du présent blog, en tant que « Juif qui ne l’est pas », c’est que j’ai lu ou entendu dire un jour qu’il était juif. Où et quand ai-je lu ou entendu dire cette sottise ? J’ai oublié. Peu importe.

Et cette sottise, qu’est-ce qui peut l’avoir inspirée ? En toute probabilité, le fait qu’il ait épousé Béatrice Schönberg.

Quand Jean-Louis Marie se marie.

Le patronyme Borloo semble avoir son origine de l’autre côté de la frontière nord de la France et dériver d’un toponyme, soit Borlon, dans la province de Luxembourg, également appelé Borlo au Moyen Âge, soit, plus probablement, Borlo, dans la province du Limbourg, en Belgique.

Dans la liste des prénoms des Borloo, c’est Jan Baptist arrive en tête. Viennent ensuite des Joanna Maria, Petrus Josephus, Franciscus, Joannes Baptista, Petrus Joannes, Maria Catharina, Jean-Baptiste, etc.

Par ailleurs, l’état-civil complet de l’intéressé est Jean-Louis Marie Borloo et j’ai déjà expliqué, notamment à propos d’Alain Juppé, pourquoi il était impossible qu’un homme dont le prénom Marie figure dans l’état-civil soit né dans une famille juive.

Jean-Louis Borloo est le fils de Lucien Joseph Borloo, né à Guémené-sur-Scorff, d’origine belge et de Mauricette Acquaviva, originaire de Lozzi en Haute-Corse.

Les ascendants de Jean-Louis Borloo s’appellent Le Cognic, Prévost et Steurs (et Borloo) du côté paternel, et du côté maternel, Acquaviva et Allemand : aucun de ces noms ne suggère une ascendance juive.


Sources : Geneanet (prénoms des Borloo) ; Geneanet (arbre généalogique) ; Geneastar ; Wikipedia.

Gérald Darmanin, juif séfarade ?

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Le 11 février 2022, sur Facebook, une publication humoristique à propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin servait de prétexte à un certain Bruno Ionescu pour exprimer en commentaire son antisémitisme obsessionnel.

Ce brillant causeur semblait ignorer qu’il manifestait sa démence sur un réseau social inventé et dirigé par un certain Zuckerberg, à partir d’un ordinateur très probablement équipé d’un processeur mis au point par les ingénieurs d’Intel Israel, la filiale israélienne d’Intel, via un réseau Internet truffé de brevets déposés par des ingénieurs et chercheurs juifs.

Mmm... un Juif ? Mmm... où ça ?

Je cite la prose de ce surdoué, en corrigeant simplement la typographie :

Moussa, [J]uif [s]éfarade, dans ce gouvernement de pervers[,] le voleur de fric, est juif [...]

On applaudit le génie pour sa compétence d'enquêteur et sa grande perspicacité... le même qui, sur sa page Facebook, affirme que le monde est dirigé par « 200 000 millions de [J]uifs » (sic). Si je sais compter, cela fait 200 milliards, soit vingt fois la population mondiale, excusez du peu.

« Moussa », c’est Gérald Moussa Darmanin, désigné par son second prénom d’état-civil. Sa mère, Annie Ouakid, qui travaillait comme femme de ménage, était la fille d’un tirailleur algérien et harki, Moussa Ouakid.

Moussa, c’est Moïse en arabe. Ce prénom indique a priori une origine arabo-musulmane, et non pas juive.

Une des premières choses qu’on apprend concernant Gérald Darmanin, dès que l’on commence à se renseigner à son sujet, est que c’est un catholique fervent.

Son grand-père paternel, Rocco Darmanin, né en Tunisie et mineur de profession, était issu d’une famille maltaise catholique.

En outre, en mars 2021, des passages de son essai Le Séparatisme islamiste – Manifeste pour la laïcité (L’Observatoire, 2021) ont suscité une polémique, Gérald Darmanin reprenant à son compte, à propos du contexte napoléonien, les stéréotypes antisémites de l'époque. En effet, on pouvait y lire que Napoléon « s’intéressa à régler les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de Juifs en France. Certains d’entre eux pratiquaient l’usure et faisaient naître troubles et réclamations. »


Sources : Le Journal des femmes ; The Times of Israel ; Wikipedia.

Une étoile juive pour Jacques Clostermann ?

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En mai 2022, alors que cet ancien pilote de chasse, ancien commandant de bord et officier de réserve était candidat du parti Reconquête aux élections législatives dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, une vingtaine de ses affiches ont été taguées d’étoiles de David jaunes.

Selon toute vraisemblance, cet acte de vandalisme était inspiré, non pas par la judéité réelle d’Éric Zemmour, chef de file du parti en question, mais par une identité juive prêtée au candidat en question : à tort, bien évidemment. Et cette méprisable méprise, pour quelle raison ? À coup sûr, parce qu’il portait un nom en « -mann ».

Qu'où il n'y a « -mann » ...

C’est parfaitement ridicule, mais les choses sont ainsi (voir mes articles sur Corinne Goetzmann, Antoine Griezmann, Jean-Paul Kauffmann, Sophie Thalmann, etc.)

Fils de Pierre Clostermann, d’origine alsacienne et lorraine et de Jacqueline Clostermann, née Renaudat, Jacques Clostermann a passé une partie de son enfance dans une maison familiale qui était une ancienne abbaye, près de Reims, et qui a été par la suite rendue à sa destination initiale.

En septembre 2015, Jacques Clostermann a participé à l’organisation d’un récital de piano de Cyprien Katsaris dont les recettes étaient destinées à la restauration de l’église orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky de Biarritz.

Ses grands-parents paternels auraient régulièrement reçu à leur domicile l’évêque Eugenio Pacelli, le futur pape Pie XII : lequel pape Pie XII élèvera Pierre Clostermann, le père de Jacques Clostermann, au rang de chevalier dans l’ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Clostermann est un patronyme alsacien, variante de klostermann, moine ou homme du cloître, un nom désignant à l’origine un serviteur de couvent.

Pour finir, les prénoms des Clostermann, tels qu’ils apparaissent sur un site de généalogie, n’indiquent pas du tout une appartenance juive.


Sources : filae.com ; geneanet.org ; Wikipedia.

Pas de kaddish pour la reine Elizabeth II

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La légende d’une famille royale d’Angleterre qui aurait des origines juives a circulé sur Internet il y a quelque temps. Certains sont allés jusqu’à considérer comme juifs les membres actuels de la famille royale, y compris la reine Elizabeth II elle-même.

Je parierais que la haine qu’un certain nombre d’antisémites conspirationnistes vouent à l’Angleterre, pays pionnier de la Révolution industrielle et de la Bourse et de ce fait, symbole potentiel du capitalisme et de la finance (auxquels ils associent les Juifs), y est pour quelque chose.

Eli... za... beth.

Certes, en cherchant bien, on peut toujours réussir à trouver un indice, aussi peu probant soit-il, comme la circoncision hypothétique de certains membres de la famille royale, ou bien la présence d’un Juif ou d’une Juive parmi les ancêtres de la reine d’Angleterre en remontant un certain nombre de générations en arrière.

Elizabeth Alexandra Mary, couronnée reine d’Angleterre en 1953 en l’abbaye de Westminster, est le premier enfant du prince Albert, duc d’York (futur George VI) et de son épouse, Elizabeth Bowes-Lyon, laquelle était la fille de Claude Bowes-Lyon, 14e comte de Strathmore et Kinghorne, lui-même fils aîné de Claude Bowes-Lyon, 13e comte de Strathmore et Kinghorne.

On peut s’imaginer aussi que certains auront fantasmé sur le patronyme Lyon, qui est porté par des Juifs.

On remarquera ici encore le prénom du parent donné à l’enfant (Élizabeth, fille d’Elizabeth et Claude, fils de Claude), une pratique courante chez les protestants britanniques, surtout dans la noblesse, mais qui est absolument contraire à la tradition juive.


Sources : Wikipedia.

Marlene dite riche, ou Marlene dite juive ?

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Je suis allemande de naissance, et je resterai toujours allemande, quoi qu’on ait pu dire. Je fus obligée de changer de nationalité quand Hitler arriva au pouvoir. Sinon, je m’y serais toujours refusée. L’Amérique me reçut en son sein alors que je n’avais plus de patrie digne de ce nom, et je lui en suis reconnaissante. J’ai vécu dans ce pays, j’ai accepté ses lois. Je suis restée une bonne citoyenne, mais au fond de mon cœur, je suis allemande.— Marlene Dietrich, Marlène D., Grasset, 1984, p. 205.

Le 24 février 2023 sur Facebook, quelqu’un avait provoqué une discussion à propos de Marlene Dietrich. Tandis qu’un des participants la croyait compromise avec le nazisme et qu’un autre le détrompait, une autre intervenante, juive elle-même, écrivait : « Je crois qu’elle était juive. »

Marlene Dietrich en Israël

En 2001, sa fille Maria Riva rappelait, dans un documentaire intitulé « Marlene Dietrich, la passion d'une vie », que Marlene Dietrich avait été « [la] seule Allemande connue à s’être publiquement opposée au régime nazi dans les années 1930 et 1940 ».

Marlene Dietrich était la fille de Louis Erich Otto Dietrich, lieutenant de la police impériale prussienne, et de Wilhelmina Elisabeth Joséphine Felsing, riche héritière d'une famille d'horlogers. Celle-ci était la fille de Carl Julius Albert Felsing et de Bertha Elisabeth Hering. Le père de Marlene Dietrich était le fils de Christian Dietrich et d’Ottilie Auguste Otto.

Après la mort de son père, sa mère s’était remariée avec Eduard von Losch, capitaine de cavalerie.

Marlene Dietrich avait une sœur aînée prénommée Elisabeth.

Naturellement, rien dans ce qui précède n’indique une identité ni une origine juive. Mais surtout, son prénom de naissance (qu’elle avait transformé en Marlene quand elle avait onze ans) était Marie Magdalene, c’est-à-dire en français Marie-Madeleine, un prénom qui fait clairement référence à l’iconographie chrétienne. Ses obsèques ont justement eu lieu en l’église de la Madeleine, à Paris.

En un mot comme en cent, Marlene Dietrich était de confession catholique et n’avait pas d’origine juive connue.

Sources : Geneastar ; Wikipedia.

Wagner n’était ni espagnol, ni portugais

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Dans son commentaire du 6 septembre 2023, un lecteur de mon article sur Marie d’Agoultécrit que Richard Wagner était « un marrane ».

Si je m’en tiens à la définition de ce mot, Wagner aurait donc été un Juif officiellement converti mais pratiquant le judaïsme en secret, ou bien il aurait été issu d’une famille de Juifs convertis ayant continué à pratiquer le judaïsme en secret. Dans un cas comme dans l’autre, autant dire que Wagner aurait été juif.

Un mythe de plus ?

Une telle affirmation est grotesque. Premièrement, le marranisme est dans l’histoire une exclusivité de la péninsule ibérique : les marranes étaient les Juifs qui étaient restés en Espagne ou au Portugal à l’époque de l’Inquisition et qui s’étaient convertis pour cela à la religion catholique, tout en restant secrètement fidèles à leur identité juive et tout en s’efforçant de continuer, de façon cachée, à pratiquer les rites du judaïsme. Il n’a jamais été question de marranes allemands.

Deuxièmement, il n’existe aucune source indiquant que Wagner serait né dans une famille juive ou issu d’une mère juive, et toutes les sources indiquent clairement le contraire. Même s’il se trouve que Richard Wagner est né dans le quartier juif de Leipzig, on sait pertinemment que c’est dans une famille chrétienne et qu’il a été baptisé en l’église Saint-Thomas de Leipzig.

Tout au plus, certaines sources suggèrent, à la suite d’une douteuse assertion Nietzsche, lequel avait un vieux compte à régler avec le compositeur, que le vrai père de celui-ci aurait été Ludwig Geyer, à qui j’ai déjà consacré un article.

Cette hypothèse est aujourd’hui majoritairement contestée. Par ailleurs, l’idée que Ludwig Geyer aurait été juif est également rejetée, même si le patronyme Geyer était alors considéré comme juif en Allemagne à cette époque.

Tout cela, sans même parler de l’antisémitisme du compositeur, dont tout le monde a entendu parler et qu'il avait exprimé dans un pamphlet tristement fameux, mais aussi, avant cela, dans sa correspondance.


Sources : Wikipedia ; Le Devoir.

Aucune incertitude concernant Heisenberg

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Sachant que le patronyme Eisenberg est porté par des Juifs et que c’était le nom du rabbin le plus populaire en France pendant plusieurs décennies, Josy Eisenberg, dont le public du dimanche matin ne se limitait pas aux téléspectateurs juifs, on se doute que le même nom augmenté d’un H aura prêté à confusion dans certains esprits.

D’autant plus que les grands pionniers de l’atome sont réputés avoir été en majorité des Juifs : Einstein, Oppenheimer, Teller, Bohr (juif par sa mère), etc. Naturellement, l’exagération sera au rendez-vous et l’on entendra souvent dire que tous les savants atomistes de cette époque étaient des Juifs. On sait aussi qu’Hitler se méfiera de la recherche nucléaire et la qualifiera de « science juive ».

© https//commons.wikimedia.org

Allemand de naissance, Werner Heisenberg reste dans son pays après l’arrivée d’Hitler. Dans un premier temps, il est inquiété en raison de ses rapports avec Albert Einstein et d’autres physiciens juifs et il se retrouve obligé de se justifier, mais cela ne durera pas.

L’intervention de sa mère, amie avec la mère d’Himmler, facilitera les choses. Werner Heisenberg lui-même sera bientôt ami avec le nazi Hans Frank, gouverneur de la Pologne occupée.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, non seulement il dirige un institut et enseigne dans une université à Berlin, mais il participe aux recherches atomiques allemandes, jusqu’à diriger le programme nucléaire du Troisième Reich.

Il se consacre même à la propagande en faveur de l'Allemagne nazie. Ainsi, en 1943, en voyage aux Pays-Bas, il se déclare favorable à une victoire de l'Allemagne et en Pologne occupée, il prononce un discours réservé aux Allemands.

Il reste tout de même une incertitude, quant à savoir si Heisenberg n'aurait pas hésité à développer une bombe atomique pour le compte du régime nazi, mais au vu de tout ce qui précède, cela n’aurait guère été surprenant.

Au vu de tout ce qui précède, il est évident, aussi, que Werner Heisenberg n’était absolument pas juif. Ajoutons, pour finir, que sa sépulture comporte une grande croix chrétienne.


Sources : Wikipedia et sources afférentes.
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